Un usage méconnu du sildénafil

Du Viagra dans le paquetage des soldats britanniques

Publié le 30/01/2014

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DU VIAGRA, pour un montant de 7 000 euros, mais aussi une centaine de baïonnettes, des munitions, un camion, des instruments pour sous-marins nucléaires, ou encore un lave-linge industriel, ont disparu des stocks militaires britanniques depuis 2007. Au total, ce sont plus de huit millions d’euros de marchandises qui ont été dérobés au cours de ces sept dernières années. Si l’on comprend aisément la place de certains de ces objets dans un arsenal militaire, on voit moins l’intérêt de constituer des stocks de Viagra… Habituellement muette, l’armée s’est empressée de répondre que les petites pilules bleues étaient ici essentiellement utilisées pour traiter le mal des montagnes. L’explication est plausible car le sildénafil possède d’autres propriétés que celle de remédier aux troubles de l’érection. Il présente en effet un intérêt particulier pour traiter l’hypertension artérielle pulmonaire, connue pour être en partie responsable de l’œdème pulmonaire de haute altitude. Par quel mécanisme ? Le sildénafil entraîne la relaxation des muscles lisses en inhibant une enzyme spécifique présente dans les corps caverneux du pénis, mais que l’on retrouve aussi dans le système vasculaire pulmonaire. La présence de Viagra dans le paquetage des soldats n’a donc rien à voir avec un quelconque maintien du moral des troupes… Ni avec la célèbre expression : « Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! »

C. M.