EN APPELANT à une mobilisation pour la recherche en cardiologie (donocœur.fr), le Pr Jacques Beaune, président de la Fédération française de cardiologie, revient sur les progrès réalisés sur les maladies cardio-vasculaires, qui font encore, en France, 150 000 décès par an. En 1960, plus de 110 000 personnes faisaient un infarctus chaque année et près de 40 % d’entre elles en mouraient ; aujourd’hui, le taux de mortalité est inférieur à 10 %, rappelle-t-il. Jusqu’en 1970, l’imagerie médicale cardiaque était limitée à la radioscopie ; aujourd’hui, il se pratique 247 000 coronarographies par an. Et depuis l’apparition de l’angioplastie en 1977, plus de 100 000 personnes bénéficient d’une dilatation coronaire, soit trois quarts des cas de revascularisation myocardique. « La Fédération française de cardiologie, qui a déjà soutenu 266 projets de recherche ces dix dernières années (4 millions d’euros d’aide), veut et doit aller plus loin, mais elle manque de financements et appelle de ses vœux une réelle mobilisation à tous les niveaux », indique le Pr Beaune.
La recherche en cardiologie constitue, aux yeux d’une grande majorité de Français, un enjeu prioritaire de santé publique, ainsi que le confirme un sondage IFOP réalisé en août : 92 % des 963 personnes interrogées partagent le même avis. Le cœur leur apparaît par ailleurs comme l’organe le plus important du corps humain puisque 69 % le citent spontanément, loin devant le cerveau
(à 76 % contre 63 %, les femmes l’évoquent plus souvent que les hommes). S’agissant de l’avancée la plus spectaculaire dans la recherche en cardiologie, les personnes interrogées apparaissent partagées, même si la transplantation cardiaque se détache des réponses (37 %). La mise au point d’un cœur artificiel est évoquée par 23 % des répondants, devançant de peu l’intervention à cœur ouvert (18 %). Les autres techniques sont moins citées : 11 % des interviewés considèrent que la greffe de cellules musculaires dans le myocarde est l’avancée la plus impressionnante, 5 % retiennent la coronarographie et 4 % l’implantation d’un stimulateur cardiaque.
La Fédération française de cardiologie, qui soutient la recherche à travers des bourses ou des dotations, a proposé à 29 chercheurs (qui ont obtenu le soutien de la fédération) de parler de leurs travaux dans un livre intitulé « À votre bon cœur ». Menés de la paillasse au lit du malade, leurs projets s’inscrivent le plus souvent dans un travail d’équipe qui mêle la cardiologie interventionnelle, les traitements médicamenteux, les techniques de diagnostic, l’imagerie, la chirurgie, l’épidémiologie. Ce livre sera diffusé auprès des donateurs qui vont faire un don égal ou supérieur à 100 euros. Il sera également envoyé au réseau de la fédération (les associations et clubs Cœur et Santé) et une synthèse sera diffusée auprès de tous les cardiologues et dans les offices notariaux « pour sensibiliser aux legs et aux donations ».
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