Afin de mieux exploiter les données de santé, le gouvernement va encourager dix projets, dont trois concernent directement le médicament.
Le gouvernement a décidé de créer un laboratoire d’exploitation des données de santé baptisé Health Data Hub. Car la France dispose d'une base exceptionnelle de données de santé, qui est l’une des plus importantes d’Europe : le système national des données de santé (SNDS).
L’objectif du Hub est d’élargir le SNDS aux données cliniques, toujours de façon anonymisée et dans le respect des droits à la vie privée. Ensuite, il permettra aux utilisateurs, publics et privés, de mieux exploiter ces données de santé.
À cet effet, le gouvernement a lancé un appel à projet, fin janvier, pour identifier les initiatives à encourager. Sur les189 projets présentés, dix ont été retenus, le 16 avril, par le jury, dont trois qui concernent plus particulièrement le médicament.
Le premier projet, PIMPON, est porté par Jean-François Forget, de la société Vidal. Il vise à remonter aux prescripteurs des alertes pour les interactions médicamenteuses dangereuses. Car, aujourd’hui, les alertes des logiciels de prescription sont trop nombreuses, ce qui sature la vigilance des prescripteurs. Avec les données du SNDS, PIMPOM veut estimer la prévalence réelle des complications liées aux interactions médicamenteuses et identifier celles qui nécessitent une alerte prioritaire. L’attention des médecins pourra être restaurée vers les alertes les plus pertinentes, et réduire ainsi l’incidence des complications graves, fréquentes et prévisibles.
Deuxième projet, ORDEI, est porté par Patrick Maison, conseiller scientifique à l’ANSM. Son objectif est de quantifier la proportion de patients touchés par un effet indésirable. Rappelons que, en 2017, près de 82 000 effets indésirables médicamenteux ont été déclarés pour 12 000 médicaments commercialisés. Or le taux de déclaration (nombre d’effets d’indésirables déclarés rapporté au nombre de patients exposés) est une estimation nécessaire, qui aujourd’hui se fait à la main. ORDEI veut développer un outil permettant d’automatiser ce calcul.
Troisième projet, REXETRIS, est porté par Pierre Marquet, du CHU de Limoges. Il vise à mesurer l’impact à long terme de l’exposition aux immunosuppresseurs des patients avec greffe rénale, un impact aujourd’hui très peu connu. Cette meilleure connaissance permettrait d’optimiser les stratégies thérapeutiques, les doses, mais aussi les formules de ces médicaments immunosuppresseurs.
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