Diabète : près de 8 000 amputations par an en France

L’Institut de veille sanitaire (InVS) consacre son « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (BEH) publié aujourd’hui au « Suivi du diabète et poids de ses complications sévères en France ». Il constate que, en 2013, 3 millions de diabétiques étaient sous traitement médicamenteux, soit 4,7 % de la population française, dont 20 500 ont été hospitalisés pour une plaie au pied et 7 750 ont dû être amputés, soit un risque sept fois supérieur à celui de la population non diabétique. Parmi la population diabétique, on relève sur une seule année plus de 17 000 AVC, près de 12 000 infarctus du myocarde et plus de 4 200 initiations de traitement pour insuffisance rénale chronique terminale. Dans son éditorial, le BEH note néanmoins une « amélioration encourageante de la surveillance des personnes diabétiques » en France, notamment pour le suivi de l’équilibre glycémique et le dosage de la créatinine, mais regrette l’absence d’amélioration pour le suivi cardiologique et les consultations ophtalmologiques depuis 2007. Si le suivi biologique semble de bon niveau, l’InVS souligne des disparités dans le suivi clinique, directement liées aux inégalités socio-économiques et territoriales. Ainsi le taux d’amputation est le plus élevé en Guyane et en Guadeloupe, puis à la Martinique, à la Réunion, en Basse-Normandie et dans le Pas-de-Calais. Les hospitalisations pour plaie sont plus nombreuses en France métropolitaine, en particulier dans le Nord-Pas-de-Calais. Globalement, les taux d’incidence des complications sont « nettement plus élevés dans les départements d’Outre-Mer et certaines régions métropolitaines ». À la veille de la journée mondiale du diabète qui se tient samedi, les chercheurs insistent sur la gravité de cette pathologie « par la sévérité de ses complications » ; complications « évitables » mais qui « restent fréquentes et viennent alourdir les inégalités sociales et territoriales liées à la survenue du diabète ».