LE CÔLON est un réservoir de lactobacilles et de germes pathogènes qui vont secondairement coloniser le vagin. Une colonisation rectale et vaginale suffisante en lactobacilles a un impact important sur le développement d’une immunisation locale et systémique, et sur la réduction des infections cervico-vaginales. La présence des deux souches lactobacillaires, L. rhamnosus GR-1 et L. reuteri RC-14, au sein de germes pathogènes, permet de limiter la prolifération de ces derniers. L. reuteri RC-14 a démontré une capacité à inhiber la croissance des entérocoques, et une aptitude à former un biosurfactant qui forme une barrière protectrice contre la colonisation pathogène. L. rhamnosus GR-1, mis en culture avec des Candida, induit une régression du gène impliqué dans la prolifération de ce champignon. Une étude clinique contrôlée, randomisée, chez des femmes ayant une candidose vulvovaginale, a montré l’intérêt d’une supplémentation orale des deux souches de probiotiques versus placebo pendant 28 jours, en accompagnement d’un traitement antifongique : les signes cliniques (démangeaisons, écoulement, irritations) ont été améliorés, et la quantité des Candida résiduels a été réduite significativement, limitant ainsi le risque de récidives. Les résultats d’une deuxième étude versus placebo, réalisée chez des femmes ayant une vaginose bactérienne, ont rapporté que la prise orale du mélange des deux probiotiques pendant 30 jours, en accompagnement d’un traitement par métronidazole, entraîne une amélioration clinique significative et perceptible au niveau de la sphère génitale, et la disparition des vaginoses.
Un tropisme vaginal par voie orale.
Les deux souches ont également démontré leur rôle favorable dans le maintien ou la restauration de la flore vaginale lactobacillaire après traitements antibiotiques par voie générale. Il a été démontré que la dose minimale quotidienne de probiotiques nécessaire pour modifier de façon significative la flore vaginale doit être supérieure à 8 x 108. Les experts s’accordent sur l’intérêt de l’association des deux probiotiques étudiés en accompagnement des traitements anti-infectieux de mycoses vaginales et de vulvovaginites bactériennes. « Il est important de les proposer en prévention des récidives, estime le Dr Jean-Marc Bohbot (institut Alfred-Fournier, Paris). Ils devraient également être prescrits en même temps que tout traitement antibiotique, puis en relais afin de préserver la flore vaginale. » La question du type de prise, orale ou locale, a aussi été abordée. De nombreuses études ont montré que, pris par voie orale, ces probiotiques pouvaient passer l’intestin et remonter le périnée pour arriver dans le vagin. Le Dr Bohbot a rappelé que « le réservoir de lactobacilles du vagin étant le rectum, l’administration de probiotiques par voie orale était tout à fait justifiée, d’autant plus que les femmes se lassent très vite des produits d’utilisation locale. » La voie orale, plus pratique et moins contraignante, est beaucoup mieux suivie.
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