Deux médicaments contre le syndrome d’alcoolisation fœtale

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Publié le 19/07/2017
saf

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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

La metformine et la L-thyroxine ont permis d’atténuer les troubles de mémoire et les difficultés d’apprentissage induits par une exposition à l’alcool au cours de la grossesse, selon une étude menée chez le rat.

Alors qu’aucun traitement n’existe aujourd’hui pour limiter les dégâts provoqués par l’alcool pris durant la grossesse sur les enfants à naître, une étude publiée dans la revue « Molecular psychiatry » est porteuse d’espoir.

Dans cette étude, des chercheurs de l'école de médecine de Chicago ont analysé l’effet de la L-Thyroxine, hormone thyroïdienne, et de la metformine, antidiabétique, sur la progéniture de rattes exposées à l’alcool durant la gestation (l’équivalent d’un verre par jour chez la femme). Ces deux molécules ont été testées car on s’est rendu compte que la consommation d’alcool durant la grossesse entraînait une diminution de la production l’hormone thyroïdienne et augmentait la glycémie.

Ainsi, après la naissance des ratons exposés in utero à l'alcool, les chercheurs leur ont administré soit de la metformine, soit de la L-thyroxine durant 10 jours, soit rien (groupe contrôle). Ils ont ensuite effectué des tests de mémoire et d’apprentissage aux ratons traités et non traités. Au final, les deux médicaments ont permis de réduire les déficits de mémoire chez les ratons.

Mais comment deux molécules si différentes pouvaient-elles avoir des effets similaires ? Les chercheurs ont alors découvert que la L-thyroxine et la metformine agissaient toutes les deux sur les gènes codants pour la méthyltransférase 1, une enzyme qui joue un rôle dans le développement cérébral du fœtus.

Face à ces résultats encourageants, Eva Redei, co-auteur de l’article, souhaiterait maintenant tester la prise de thyroxine et de metformine chez des femmes enceintes alcoolodépendantes durant le 3e trimestre de grossesse. Ceci permettrait d'observer si ces médicaments peuvent améliorer les scores cognitifs des enfants, en sachant que les deux spécialités sont reconnues comme étant sans danger durant la grossesse.

Si ces molécules s’avèrent efficaces, elles pourraient apporter une solution aux femmes qui ont consommé de l’alcool en début de grossesse alors qu’elles ignoraient être enceintes ainsi qu’aux femmes enceintes qui n’arrivent pas à arrêter de boire malgré les risques et la recommandation de ne boire aucun alcool durant la grossesse.


Source : lequotidiendupharmacien.fr