RIEN DE TEL qu’une alimentation riche en fruits, en légumes et en poisson pour éviter les carences en micronutriments, certes… Le régime idéal n’étant malheureusement pas à la portée de tous, supplémenter et enrichir les aliments de base, en particulier les céréales, est un défi de santé publique. Une équipe germano-espagnole vient de réaliser une prouesse scientifique qui pourrait se révéler extrêmement utile à l’avenir : un maïs transgénique enrichi en trois vitamines habituellement inexistantes dans les céréales traditionnelles. Paul Christou et coll. ont en effet créé un maïs biofortifié contenant des taux élevés de ß-carotène, de vitamine C et de folates. Pour ce faire, les chercheurs ont mis en culture des embryons de maïs âgés de 10 à 14 jours avec des particules métalliques enveloppées de cinq gènes : deux gènes pour le ß-carotène, un pour les folates, un pour la vitamine C et un marqueur. De manière stupéfiante, les grains récoltés contenaient six fois plus de vitamine C et deux fois plus de folates qu’une variété sauvage. Quant au ß-carotène, des taux ahurissants ont été mesurés à plus de 169 fois la normale. De plus, il a été constaté que la composition en vitamines restait stable sur trois générations.
Jusqu’alors, les expérimentations avaient réussi à n’augmenter la teneur qu’en une seule vitamine à la fois. Ici, l’astuce des chercheurs est d’avoir eu recours à trois voies métaboliques pour booster la synthèse vitaminique. Contrairement à la sélection conventionnelle, cette méthode a augmenté de 20 à 30 % les taux de lycopène, ce pigment caroténoïde qui explique la couleur orangée du maïs. Une portion de 100-200 g assurerait la totalité des besoins en ß-carotène comme source unique de vitamine A, ainsi que des apports suffisants en folates et 20 % des besoins en vitamine C.
Un problème cependant, il reste à démontrer la biodisponibilité de ces nutriments chez l’homme. Pour autant, aucun test n’a été effectué. Il ne devrait cependant pas y avoir de problème majeur, si on raisonne par analogie aux céréales enrichies en minéraux, dont l’absorption a été testée chez la souris et chez l’homme. Cette découverte laisse espérer enfin une solution efficace à la malnutrition dans le monde. Quand la science se met au service d’une cause humanitaire…
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