CRÉÉE EN 2003, Medesis Pharma est une société biopharmaceutique présente en France et au Canada, positionnée sur les métaux. Tous ses produits utilisent une technologie brevetée unique de transport des principes actifs dans l’organisme, Aonys, reposant sur une microémulsion nanostructurée eau dans huile, constituée de trois lipides spécifiques. Sa phase aqueuse peut encapsuler et transporter des composés actifs hydrosolubles, comme par exemple les ions métalliques ou des agents chelatants.
Administrée en spray buccal, Aonys (et sa charge active) traverse la muqueuse et rejoint la circulation lymphatique et sanguine. Là, le médicament est intégré aux HDL. Ainsi protégé de toute dégradation enzymatique ou hépatique, comme de l’élimination rénale, il peut circuler dans tout l’organisme, y compris le système nerveux central à travers la barrière hémato-encéphalique. Aonys pénètre sans dégradation dans les cellules cibles grâce à des récepteurs membranaires ubiquitaires.
Ce transport protégé et cette distribution totale permettent de réduire très fortement les doses administrées, et donc d’éviter d’éventuels problèmes de toxicité. Des études précliniques de toxicologie, ainsi que deux études cliniques de phase 1, ont démontré l’innocuité de cette formulation.
Décorporation du plutonium.
Medesis Pharma développent des médicaments selon deux axes majeurs : des produits dédiés à la décorporation des métaux toxiques ou radioactifs, utilisant des agents chélatants et des produits thérapeutiques à base d’ions métalliques. Un premier produit destiné à la décorporation du plutonium, ainsi que de l’américium et du curium, est totalement validé depuis novembre 2013. Il devrait être enregistré en 2016 et mis sur le marché en 2017. Deux autres produits, visant respectivement le césium et l’uranium, seront évalués en 2014 et devraient être commercialisés en 2018.
Medesis Pharma vise les marchés de la défense et de l’industrie nucléaire civile et surtout les stocks d’État destinés à la protection des populations autour des centrales nucléaires. Il n’existe aujourd’hui aucun produit sur le marché adapté à une utilisation sur une large population pour la décorporation du plutonium et du césium. « Actuellement, il existe une solution injectable (IV) qui nécessite un environnement médical, Medesis propose une nano émulsion orale, aussi efficace mais beaucoup plus pratique, administrée par pulvérisation dans la bouche, se conservant à température ambiante et qui est conçue pour la protection des populations à proximité d’une centrale en cas d’accident », explique Jean-Claude Maurel (directeur général et fondateur de Medesis Pharma). En revanche, il n’existe aucun traitement pour la décorporation de l’uranium.
Medesis Pharma a déposé un brevet qui protège ce procédé de décorporation après contamination nucléaire, mis au point par les équipes de Medesis et du CEA, ainsi que toutes les utilisations de cette technologie pour éliminer les métaux de l’organisme. Des produits sont d’ores et déjà à l’étude pour des situations d’intoxications accidentelles ou professionnelles aux métaux (plomb, cadmium, mercure, arsenic, manganèse…).
Maladie de Huntington.
La technologie Medesis Pharma permet de délivrer dans les cellules des métaux thérapeutiques et ainsi d’obtenir une efficacité avec des doses très basses sans toxicité. Deux produits sont en développement clinique : un traitement des maladies neurodégénératives (lithium), phase 2, dans la maladie de Huntington en préparation, et un traitement des complications du syndrome métabolique (vanadium), phase 2A, en préparation.
D’autres produits sont à l’étude pour des maladies rares par surcharge de métal : maladie de Wilson (cuivre), hémochromatose, ferritinopathies héréditaires ou acéruloplasminémie (fer), dégénérescence hépato-cérébrale acquise (manganèse). Des applications sont également à l’étude pour l’imagerie médicale (complexes de technétium en scintigraphie et complexes de gadolinium en IRM). Et bien d’autres produits sont encore en phase de recherche exploratoire…
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