À L’AVENIR, des antagonistes des récepteurs aux estrogènes pourraient être une alternative médicamenteuse à la conisation et à la chirurgie dans les lésions cancéreuses et précancéreuses du col de l’utérus. C’est ce que suggère une équipe de l’université du Wisconsin au vu des résultats obtenus chez un modèle de souris. Sang-Hyuk Chung et Paul Lambert viennent en effet de montrer que des antagonistes des récepteurs aux estrogènes (RE) ont permis de guérir des cancers et des lésions précancéreuses du col de l’utérus. Deux types d’antagonistes des RE ont été ainsi évalués : des antagonistes complets et un modulateur sélectif des RE, le raloxifène. Les antagonistes complets ont été capables de plus d’empêcher la transformation cancéreuse de lésions préexistantes cervicales.
Les SERM, des modulateurs sélectifs.
L’objectif du travail de Chung et Lambert est d’évaluer le rôle des récepteurs aux estrogènes dans la carcinogenèse du col de l’utérus. Pour leurs expériences, les chercheurs ont eu recours à des souris transgéniques rendues susceptibles de développer un cancer du col par le transfert d’oncogènes HPV16. Les modulateurs sélectifs des RE, ou SERM pour l’acronyme anglais, ont la particularité d’avoir des effets agonistes, antagonistes ou neutres selon la nature des tissus. Ainsi, un même SERM peut avoir des effets opposés sur différentes cibles.
Ces résultats précliniques soutiennent l’hypothèse d’un rôle des récepteurs aux estrogènes dans la cancérogenèse du col. Si les antagonistes complets pourraient être très efficaces pour traiter et prévenir les cancers du col, les symptômes climatériques d’une castration chimique vont être mal tolérés par les femmes non ménopausées. Un SERM tel que le raloxifène serait plus approprié, puisque la molécule a des effets agonistes sur l’os, antagonistes sur le sein et neutres sur l’endomètre. Depuis qu’il est indiqué dans le traitement de l’ostéoporose et la prévention du cancer du sein, il ne semble pas y avoir d’événements indésirables graves particuliers. S’ils viennent à se confirmer chez l’homme, ces résultats chez la souris auront sans aucun doute des implications dans la prévention et le traitement des tumeurs du col et du vagin.
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