DE DIX À 15 % DES ADULTES souffrent d’insomnie chronique. La plupart des traitements actuels pour l’insomnie, comme le zolpidem et l’eszopiclone agissent en stimulant les récepteurs GABA-A (acide gamma-aminobutyrique type A) de façon à inhiber l’activité électrique du cerveau ; ils sont toutefois associés à des effets secondaires sur la cognition, entraînant des troubles de l’attention et de la mémoire.
Le DORA-22.
Une nouvelle approche pour traiter l’insomnie consiste à bloquer les orexines, les neurotransmetteurs majeurs de l’éveil (ils stimulent aussi l’appétit). Cette approche réduit l’excès de vigilance dans l’insomnie au lieu d’inhiber l’activité cérébrale pour induire le sommeil.
Des essais cliniques ont ainsi montré que des antagonistes des deux récepteurs orexine (DORA), comme le suvorexant et l’almorexant, favorisent la survenue et le maintien du sommeil chez les insomniaques, sans rebond de l’insomnie à l’arrêt.
Dans une étude publiée dans Science Translational Medicine, Uslaner et coll. (Merck, West Point, PA) ont maintenant comparé les doses favorisant le sommeil aux doses perturbant la cognition pour un antagoniste des récepteurs orexine, le DORA-22, ainsi que pour les somnifères actuellement utilisés: diazepam, zolpidem et eszopiclone (disponible aux États-Unis).
Résultat : aux doses produisant la même quantité de sommeil chez le rat et le singe rhésus, le diazepam, le zolpidem et l’eszopiclone entraînent significativement des troubles mnésiques et de l’attention contrairement au DORA-22 qui favorise le sommeil à des doses sans générer ce type de troubles.
Chez l’homme.
« Des études parallèles chez les humains seront nécessaires pour démontrer la généralisation a une population clinique », commente dans un article associée le Dr Emmanuel Mignot (Center for Sleep Sciences, Université de Stanford, Etats-Unis). « Les DORAS sont-ils les hypnotiques parfaits ? Seul un usage au long cours chez un grand nombre de patients insomniaques révélera si ces médicaments doivent être préféré aux hypnotiques GABAergiques, et s’ils produisent des complications, comme des symptômes de type narcolepsie chez des individus prédisposés », souligne le Dr Mignot. Il ajoute toutefois que « des médicaments offrant des modes d’action complémentaires peuvent d’un grand bénéfice pour les patients ».
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