« UNE BONNE prise en charge du surpoids et de l’obésité nécessite des résolutions personnelles, mais aussi d’être bien entouré, de ne pas se sentir seul. Il faut perdre du poids avec un bon état physique et moral, définitivement, si possible, et surtout pas vite », affirme haut et fort Pierre Azam, nutritionniste et fondateur de l’OBOBS (Observatoire de l’obésité et du surpoids).
Au-delà des problèmes d’estime de soi et d’apparence physique, les patients doivent être informés des problèmes de santé majeurs qu’entraîne l’obésité, qui peut parfois compromettre la vie. Anne-Sophie Joly, présidente du CNAO (Collectif national des associations d’obèses et du surpoids) en témoigne : « Perdre du poids ou le stabiliser, c’est avant tout éviter d’entrer dans la spirale infernale des pathologies associées (hypertension artérielle, diabète de type 2, problèmes rhumatologiques des chevilles, des genoux, des hanches, du bassin, problèmes cardiaques, dermatologiques…) et d’un pronostic vital à long terme. » Pour cette jeune femme qui a perdu 65 kg, prévenir le surpoids et l’obésité, c’est aussi « s’affranchir de souffrances psychologiques et sociales, parce que notre époque exige d’être parfait pour pouvoir rentrer dans les standards et répondre à des critères physiques et intellectuels préconçus ».
Estime de soi.
La surcharge pondérale n’est pas une fatalité : pour pouvoir perdre des kilos et se stabiliser sur le long terme, les patients doivent cerner les causes psychologiques et sociales de leur prise de poids. Ils doivent aussi travailler leur estime de soi. « Chaque fois que nous nous engageons à faire un effort ou à prendre une résolution, nous puisons dans notre réserve d’estime de soi. Or, celle-ci est intimement liée au sentiment de contrôle sur son existence et à celui d’être apprécié par les autres. Ce sentiment de contrôle peut être grippé par le rejet social. D’où l’importance de travailler son estime de soi, de s’accepter tel que l’on est pour pouvoir progresser et tenir ses résolutions. Car il faut d’abord s’accepter pour se sentir, ensuite, accepté par les autres », souligne le psychiatre Christophe André (hôpital Sainte-Anne, Paris).
Les nutritionnistes s’accordent de plus en plus sur le fait que tous les patients – y compris ceux en surpoids ou obèse – doivent avoir à l’esprit la notion de plaisir alimentaire. C’est notamment l’avis de Pierre Azam : « En tant que médecins, nous devons insister sur le fait qu’il est "interdit de s’interdire". Plus les patients ayant des problèmes nutritionnels ont du plaisir à s’alimenter, plus les résultats de perte de poids sont bons.
Par ailleurs, leur prise en charge doit impliquer des professionnels de tous horizons : le nutritionniste, le psychologue, le professeur de sport, le masseur, le coiffeur, les associations… L’essentiel, lorsque l’on perd du poids, est de trouver un nouvel équilibre personnel, de nouvelles sensations, une nouvelle estime de soi. Cela nécessite beaucoup d’empathie de la part des professionnels, mais aussi, beaucoup d’amour de soi, pour soi. »
pour la perte de poids, de juillet à août 2009.
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