Définie par une modification de la consistance des selles (qui deviennent molles ou liquides) et/ou une augmentation du nombre de selles (> 3/j), la diarrhée aiguë de l’enfant dure moins de 7 jours. Le plus souvent virale (Rotavirus), sinon bactérienne (Campylobacter, Salmonella) aucun examen complémentaire n’est utile. L’analyse bactériologique et/ou parasitaire est réservée aux : syndrome dysentérique, état septique, retour des pays d’outre-mer, immunodépression, terrain débilité ou shigellose avérée dans l’entourage.
Le Dr Marc Bellaïche pédiatre à l’hôpital Robert-Debré, Président du GFHGNP déplore le « grand manque de prévention en France : la vaccination des nourrissons contre le rotavirus n’est plus recommandée dans le calendrier vaccinal français, alors qu’elle permet d’éviter des formes sévères et des hospitalisations ».
Prévenir et évaluer la déshydratation
Le risque de déshydratation fait toute la gravité de la diarrhée aiguë du nourrisson et de l’enfant. La prévention de la déshydratation repose sur la proposition à l’enfant ad libitum de solutions de réhydratation (SRO). Il faut l’expliquer aux parents !
Pour évaluer l’état de déshydratation, le GFHGNP recommande le score de Guarino et al. (1) qui n’intègre pas la perte de poids « car cet élément important de surveillance, n’est pas toujours évaluable en pratique ». Il prend en compte 4 items côtés de 0 à 2 : l’apparence générale (0 normale ; 1 soif, agitation ou léthargie mais irritable au toucher ; 2 somnolent, marche difficile, froid ou en sueur, plus ou moins comateux) ; les yeux (0 normaux ; 1 légèrement creux ; 2 très creux) ; les muqueuses (0 humides ; 1 collantes ; 2 sèches) ; les larmes (0 larmes ; 1 diminution des larmes ; 2 pas de larmes). L’addition des résultats des 4 items donne le score de Guarino : 0 = absence de déshydratation ; 1 à 4 = déshydratation légère ; 5 à 8 = déshydratation modérée à sévère.
Le GFHGNP retient des critères d’hospitalisation : choc, déshydratation sévère avec perte > 10 % du poids du corps, troubles neurologiques associés (léthargie, convulsions…), vomissements incoercibles ou bilieux, échec de réhydratation orale, conditions d’une prise en charge sécuritaire à domicile non garanties.
Alimentation et traitements
L’allaitement maternel est poursuivi, associé à la réhydratation avec un SRO.
En cas d’allaitement artificiel, la réalimentation doit être précoce (dans les 4 premières heures) avec le lait habituel en cas de diarrhée banale et un régime normal évitant les aliments laxatifs. N’utiliser un lait sans lactose que si la diarrhée est prolongée (> 7 jours) ou sévère. L’utilisation d’hydrolysat poussé pour les nourrissons de moins de 3 mois n’est plus systématique mais à discuter au cas par cas.
En adjonction au SRO indispensable, le GFHGPN recommande trois traitements qui peuvent être proposés pour diminuer l’intensité et la durée de la diarrhée : racécadotril, smectites, Probiotiques (Saccharomyces boulardii pour une durée de 5 à 7 jours ; ou Lactobacillus GG mais la concentration des études cliniques n’est pas disponible en France). Lopéramide, AINS et antiseptiques sont à proscrire. Aucun anti-émétique n’a de place en ambulatoire (l’ondensédron se discute au cas par cas dans les formes sévères hospitalisées).
(1) Guarino A. et al., J Pediatr Gastroenterol. Nutr. 2014 ; 59 (1) :132-152
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