Détenue à 57 % par l’Institut Mérieux, la société Transgène s’est lancée dans l’immunothérapie dès les années 2005, prenant le risque d’un pari à très long terme qui pourrait prochainement porter ses fruits : les résultats cliniques des trois vaccins thérapeutiques de Transgène ciblés sur les cancers du poumon, les cancers de la tête et du cou HPV positifs et l’hépatite B chronique, de même que ceux de ses deux virus oncolytiques « multi armés » destinés au cancer du foie et au cancer colorectal, sont attendus dans les prochains mois. Ces virus se multiplient sélectivement dans les cellules tumorales, sans les effets secondaires liés à l’administration de molécules par voie systémique.
Premiers patients aux États-Unis
L’immunothérapie individualisée myvac sera administrée dès cette année à de premiers patients, aux États-Unis et au Royaume-Uni. Son principe ? Entraîner le système immunitaire des patients à reconnaître et détruire les cellules tumorales. Cette immunothérapie repose sur l’identification des mutations propres à la tumeur de chaque patient. Celles-ci conduisent à l’expression de néoantigènes tumoraux capables de susciter une réponse immunitaire plus forte que les antigènes tumoraux classiques. Une fois identifiées, les séquences codantes des néoantigènes sont donc intégrées dans le génome du vecteur viral MVA, développé par Transgène. Elles sont ensuite exprimées par le vecteur administré au patient, ce qui provoque une réaction immunitaire contre les néoantigènes et donc la tumeur elle-même.
Bien tolérées par les patients, les immunothérapies virales sont particulièrement prometteuses chez les patients atteints de cancers au pronostic défavorable, soulignent les responsables de la société. Pour améliorer encore le développement de ces immunothérapies, Transgène et la société NEC ont signé un partenariat stratégique fondé sur la convergence de leurs technologies, édition du génome et construction du vecteur viral pour l’une et intelligence artificielle pour l’autre.
Employant 147 collaborateurs, essentiellement sur son site d’Illkirch, aux portes de Strasbourg, Transgène est largement issu de la recherche universitaire alsacienne, et constitue l’une des très rares sociétés européennes à se tourner dès à présent vers les virus et vaccins thérapeutiques.
Comme l’explique le Président-directeur général de Transgène Philippe Archinard, si la société valorise déjà une partie de ses recherches à travers des partenariats avec de grands groupes pharmaceutiques, elle reste dépendante du soutien de ses actionnaires car son activité production ne lui permet pas encore d’assurer son financement. Toutefois, elle vient de céder à la société chinoise Tasly, pour 48 millions de dollars, ses droits sur les virus destinés à l’hépatite B chronique et aux cancers colorectaux.
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