C’est pour leur fonction d’insecticide naturel que les coccinelles Harmonia axyridis (HA) ont été importées en Europe il y a une quinzaine d’années. Mais cette espèce s’est vite révélée plus sédentaire, plus vorace et plus invasive que la coccinelle occidentale, et a rapidement engendré de ce fait un déséquilibre des écosystèmes, car elle prive de nourriture ses congénères indigènes et dévore leurs larves. Elle envahit les maisons, et il n’est pas rare aujourd’hui de les voir par nuées dans les pièces d’habitations.
Comme tout insecte, elles peuvent constituer un pneumallergène. L’allergie à l’HA est saisonnière, elle se manifeste par une rhino-conjonctivite, un angio-œdème du visage, une urticaire, un asthme, voire par une anaphylaxie au contact. L’évolution des symptômes est saisonnière : importants pendant l’hiver et s’améliorant au printemps. La responsabilité d’HA est prouvée en cas d’infestation du domicile ou du lieu de travail et de positivité des prick-tests.
Il n’existe à l’heure actuelle aucun test commercialisé, et la confirmation de l’allergie nécessite de faire une préparation avec un extrait de corps entier, après avis d’un entomologiste. Deux protéines ont été identifiées comme antigènes majeurs : Har a 1 et Har a 2.Il y a en outre une réactivité croisée entre HA et blattes.
Pour l’instant, seules une cinquantaine de sensibilisations ont été rapportés dans la littérature mais ces allergies sont très probablement sous-estimées. Une étude prospective réalisée dans une population tout-venant d’une consultation d’allergologie a mis en évidence une monosensibilisation chez 6% des sujets testés.
Les tests cutanés étaient plus souvent positifs chez les personnes vivant en milieu rural. L’auteur de ce travail avait estimé que 8% des conjonctivites étaient imputables à la coccinelle asiatique. Lorsque les symptômes d’allergie sont installés, l’immunothérapie spécifique pourrait avoir un intérêt selon des premiers essais encourageants.
La prévention secondaire, fondée sur la désinfection, est bien sur essentielle ; elle doit se faire en prenant garde à ne pas écraser les coccinelles, car leurs cadavres attirent les blattes. La prévention primaire repose sur l’arrêt de l’importation de cette espèce et sur la protection des habitats.
D’après la communication de la Dr évelyne Girodet (Lyon).
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques