LA DERMATITE ATOPIQUE (DA) peut toucher les nourrissons dès l’âge de trois mois et son évolution est souvent capricieuse avec une alternance de poussées et de rémissions. Elle est caractérisée par trois points : une prédisposition génétique ; une altération de la barrière cutanée qui devient poreuse et se comporte comme un buvard qui absorbe et laisse pénétrer toutes les molécules en contact avec la peau, et une hypersensibilité à des facteurs environnementaux à médiation immune, on parle de rupture de tolérance à l’environnement. C’est la pénétration des molécules protéiques, mais aussi chimiques, qui induit l’inflammation et la réponse immunitaire à l’origine des lésions de DA. Cette maladie affichante se traduit par une grande sécheresse cutanée (xérose) et un prurit constant et invalidant, responsable d’insomnie et de complications infectieuses par grattage. « Les moyens de lutte sont comparables à ceux utilisés pour lutter contre un feu de broussailles, explique le Pr Jean-François Nicolas (CHU de Lyon Sud). Le traitement anti-inflammatoire par des corticoïdes fait office de pompier de service, mais il convient de savoir les appliquer quand il faut et où il faut. Les émollients locaux constituent le traitement de fond. » Ils aident à réparer et à reconstruire la barrière cutanée protectrice, et leur application doit être quotidienne ou biquotidienne et intéresser l’ensemble du tégument.
Apporter des connaissances et des compétences.
L’échec thérapeutique est avant tout lié à une mauvaise compliance au traitement prescrit, et la corticophobie est à l’origine de la majorité des difficultés d’observance. « Les parents sont cependant en attente forte d’information, et il est fréquent de les entendre s’exprimer sur leur détresse et leur découragement confrontés à des informations médicales souvent contradictoires, voire même à une désinformation », confie le Pr Jean-François Stalder (CHU de Nantes). Les familles ont du mal à comprendre et à intégrer les bases du soin des malades. Le traitement local nécessite un apprentissage et une participation active du patient ou de la famille. « L’éducation vise à développer des compétences d’autosoins et d’autovigilance indispensables à la réussite des traitements. La prescription n’est qu’une étape, l’objectif est d’autonomiser le patient qui devient son propre médecin. C’est là qu’intervient l’École de l’atopie », précise le Pr Stalder. Au niveau individuel, l’École propose un entretien initial où l’écoute est primordiale. Elle concerne à la fois les données de la maladie (critères d’intensité et d’extension de la DA, test de la qualité de vie), les données du malade (ce qu’il vit, croit, craint, recherche) et/ou celles de ses parents (peur des corticoïdes, conflits intrafamiliaux, problème d’adhésion par manque de motivation ou oubli). Une fois repérés les points forts et les points faibles de chaque patient, la consultation aboutit à un diagnostic éducatif et à un « contrat » au cours duquel sont négociés les objectifs à atteindre, ainsi qu’un programme structuré et adapté à chaque cas avec la remise d’outils éducatifs. Le suivi et l’évaluation s’effectuent soit lors de consultations individuelles avec des infirmières, soit en ateliers de groupe destinés aussi bien aux enfants qu’aux parents.
D’après une conférence de la Fondation pour la Dermatite atopique.
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