L’étude randomisée de phase 3, JAVELIN Renal 101, a comparé l’association avelumab (immunothérapie) - axitinib (anti angiogénique) à un anti angiogénique seul (sunitinib) chez 886 patients atteints d’un cancer du rein métastasé. Les résultats se sont révélés très encourageants puisque le taux de réponse (51 % versus 26 %) et la survie sans progression (13,8 mois versus 8,4 mois) ont pratiquement doublé dans le groupe associant avelumab et axitinib par rapport au groupe contrôle. Les données de survie globale nécessitent davantage de recul pour être analysées ont précisé les auteurs de l’étude.
L’étude JAVELIN est intéressante a commenté le Pr Sylvie Négrier, investigatrice de l’étude (Centre Leon Berard, Lyon), car elle fait intervenir 2 molécules aux mécanismes différents, l’un agissant sur le système immunitaire et l’autre sur l’angiogenèse. En s’additionnant, elles permettent d’obtenir des résultats favorables en termes d’efficacité. L’expression tumorale de PD-L1 est connue pour être associée à la présence de facteurs de mauvais pronostic dans le cancer du rein. Cependant, elle ne permet pas à ce jour de sélectionner des groupes de patients dont les réponses seraient différentes d’une molécule à l’autre. L’idée est donc de prescrire ce type d’association, immunothérapie/anti angiogénique, à l’ensemble des patients en attendant les développements futurs sur l’identification des profils de patients.
Quant à la tolérance des molécules prescrites en association, elle est relativement bonne. Les événements indésirables sont parfaitement connus et relativement bien maîtrisés et il n’a pas été constaté d’effets cumulatifs renforcés en termes de toxicité.
« Des résultats qui montrent qu’après toutes ces années de recherche, on a vraiment gagné en efficacité et en tolérance dans le cancer du rein métastasé » a souligné le Pr S. Négrier. L’enjeu de ces prochaines années est de trouver des marqueurs prédictifs pouvant identifier les patients susceptibles de bénéficier d’une molécule plus que d’une autre.
Ces résultats sont évidemment une vraie révolution pour les patients car ils améliorent non seulement leur durée de vie mais aussi leur qualité de vie. Ils leur permettent aujourd’hui de pouvoir se réinsérer plus rapidement dans la vie sociale voire même de poursuivre une activité professionnelle.
AVELIN Renal 101: a randomized, phase 3 study of avelumab + axitinib vs sunitinib as first-line treatment of advanced renal cell carcinoma (aRCC), Dimanche 21 Octobre, ESMO 2018. Entretien avec le Pr Sylvie Négrier, oncologue, centre Léon Berard, Lyon.
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