Un pansement bien pensé

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Publié le 08/12/2022
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La société Dyson n'aspire pas que de la poussière… Elle aspire aussi à stimuler l'innovation. Et ce dans tous les domaines, y compris celui de la santé. C'est ce que montre le palmarès du James Dyson Awards 2022, qui vient de récompenser plus de 300 inventions prometteuses de jeunes ingénieurs et scientifiques du monde entier. Parmi les dossiers présentés par les lauréats internationaux, un projet a retenu notre attention. Celui d'un projet de pansement « intelligent », SmartHEAL, qui met la haute technologie au service d'une problématique toute médicale : la cicatrisation des plaies chroniques. Lorsqu’une plaie est recouverte d'un pansement, il est très difficile de savoir si elle cicatrise bien, expliquent les concepteurs. L'erreur la plus courante consiste alors à changer le pansement trop souvent, ce qui peut entraîner des infections et une perturbation des tissus. Les seules méthodes disponibles visant à évaluer le degré de cicatrisation d'une plaie reposent sur une notation subjective de la couleur, de l'odeur, de la température, ou sur des tests biochimiques de laboratoire coûteux. On sait par ailleurs, qu'une mauvaise cicatrisation peut entraîner non seulement une inflammation des tissus, mais aussi une nécrose des tissus qui peut conduire à une maladie grave, voire à la mort. La solution SmartHEAL, imaginée par les lauréats du James Dyson Awards, est un capteur de pH intelligent précis, abordable et évolutif intégré au pansement. « En utilisant des systèmes de communication par identification par radiofréquence (RFID) et en surveillant le pH d'une plaie, SmartHEAL peut évaluer l'état de la plaie et détecter une infection sans retirer le pansement, et donc sans perturber les tissus », promettent les ingénieurs. Les professionnels de santé peuvent ensuite analyser les données et prescrire le soin approprié à l'état de la plaie. Avant de parvenir à la version commercialisable, et grâce aux 35 000 euros de leur prix, Tomasz Raczyński, Dominik Baraniecki et Piotr Walter espèrent pouvoir livrer leur pansement bien pensé avant 2025.

Didier Doukhan

Source : Le Quotidien du Pharmacien