Le virus de la rougeole provoque une immunosuppression dans les jours qui suivent l’infection. Indépendamment de son caractère pathogénique, cet effet pourrait permettre de lutter contre des pathologies inflammatoires telles que la dermatite atopique.
Et si un futur traitement contre la dermatite atopique s’inspirait du vaccin contre la rougeole ? Des chercheurs du Centre international de recherche en infectiologie (CIRI, Lyon) montrent que l’idée n’est pas si farfelue. En effet, on sait que le virus de la rougeole provoque une immunosuppression dans les jours qui suivent l’infection. Ce phénomène est dangereux, car il augmente le risque de co-infection bactérienne ou virale, et donc de complications graves. Toutefois, elle pourrait aussi permettre de lutter contre la dermatite atopique, qui se caractérise par une production anormale de cytokines pro-inflammatoires dans la peau. Or il a été montré que l’immunosuppression provoquée par le virus de la rougeole modifie justement la production de cytokines.
Pour vérifier la validité de cette hypothèse sur les cellules de la peau, les chercheurs du CIRI ont infecté des kératinocytes humains par le virus de la rougeole : ils ont observé une diminution de la production des cytokines pro-inflammatoires et, à l’inverse, une augmentation de l’expression des cytokines aux propriétés anti-inflammatoires. « Autrement dit, l’infection module la réponse inflammatoire des kératinocytes », décrypte Branka Horvat, responsable de ces travaux. Autre expérience : ils ont vacciné contre la rougeole des adultes volontaires présentant une dermatite atopique. La vaccination a permis une amélioration brève (durant 4 semaines) mais visible des symptômes cutanés des volontaires.
Cette étude apporte une preuve de principe : « l’immunosuppression déclenchée par le virus de la rougeole peut atténuer les symptômes de certaines maladies inflammatoires, en particulier ceux de la dermatite atopique, explique Branka Horvat. Notre perspective est aujourd’hui d’utiliser certaines protéines du virus pour envisager le développement d’un nouveau traitement contre la dermatite atopique, que ce soit sous forme de crème ou par voie orale. »
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