Antiarthrosiques d’action lente

Déremboursement annoncé

Publié le 16/10/2014
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Arthrose cervicale

Arthrose cervicale
Crédit photo : S. Toubon

« LES ANTIARTHROSIQUES symptomatiques d’action lente (AASAL) - à savoir les glucosamines, la diacéréine, la chondroïtine sulfate, les insaponifiables d’huile d’avocat et de soja - devraient être déremboursés d’ici à 15 jours, avec une mise en application au 1er décembre », annonce le Dr Laurent Grange, président de l’Association française de lutte antirhumatismale (AFLAR), à l’issue d’une réunion avec un conseiller du ministre de la Santé. Cette décision découle du fait que, début 2013, le Service Medical Rendu (SMR) de ces molécules a été jugé insuffisant par la Haute Autorité de santé. « Tous les AASAL, quels qu’ils soient, ont une efficacité faible à modérée par rapport au placebo, concède Laurent Grange. Mais ils figurent tous dans les recommandations des sociétés savantes car ils soulagent les patients et améliorent la qualité de vie. C’est ce qui se passe pour 1,5 million de patients qui prennent ces molécules. D’ailleurs, plus de 137 000 ont signé la pétition pour s’opposer au déremboursement des traitements de l’arthrose. »

Autre mauvaise nouvelle pour les patients atteints d’arthrose, « les médicaments et produits de viscosupplémentation, qui sont en cours de réévaluation, devraient également être déremboursés à l’avenir », s’alarme Laurent Grange. L’AFLAR ne peut que regretter la tournure des choses et s’inquiète des conséquences possibles de ces déremboursements : « Plusieurs signaux nous font craindre un transfert vers la prescription de séances de kinésithérapie (onéreuses), mais aussi de paracétamol et d’AINS, ces molécules n’étant pas dénuées de toxicité. En effet, on connaît bien le risque hémorragique, rénal ou cardio-vasculaire des AINS, et le risque de toxicité hépatique du paracétamol, affirme le président de l’association. De plus, ce report des prescriptions entraînera un surcoût pour l’assurance-maladie », assure-t-il. Si la bataille semble perdue, « l’AFLAR s’engage à suivre ce déremboursement au plus près et à communiquer régulièrement sur le surcoût humain (complications, décès) et financier qu’il aura provoqué ».

C.D.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3123