COMME le rappelle un communiqué CNRS/INSERM/ Institut Curie, l’épithélium mammaire se compose principalement de cellules luminales productrices de lait et de cellules basales myoépithéliales, chargées de son expulsion. L’intérêt porté à la population cellulaire basale de l’épithélium mammaire « s’accroît au fil des travaux, suggérant qu’elle pourrait jouer un rôle majeur dans le développement mammaire et la cancérogenèse », indique Marina Glukhova, directrice de recherche INSERM (Insttut Curie/CNRS UMR 144). Le compartiment basal de l’épithélium mammaire semble être le siège des cellules souches et progénitrices qui sont nécessaires pour le développement et le fonctionnement normaux de la glande mammaire ; ces cellules pourraient être à l’origine de certains types de cancer du sein.
« Les cellules basales sont en permanence exposées aux signaux issus des régions voisines (matrice extracellulaire sous-jacente et stroma mammaire) », explique la chercheuse. Ces signaux sont indispensables à la prolifération, à la différenciation, à la morphologie et à la mobilité des cellules.
Concrètement, la messagerie est assurée par les intégrines, protéines transmembranaires qui perçoivent des signaux venus de l’environnement externe et les répercutent au cœur des cellules pour mettre en route le mécanisme voulu.
« Dans les cellules basales, une grande partie des informations transitent par l’intégrine alpha 3 bêta 1, explique Karine Raymond, postdoctorante dans l’équipe de recherche. Nous avons donc supprimé partiellement cette protéine dans les cellules basales de nos modèles animaux. » Résultat : si aucune modification dans le développement de la glande mammaire et dans la différenciation des cellules épithéliales n’est à noter, en revanche les souris porteuses de cette altération de l’intégrine alpha?3?bêta?1 ne peuvent plus allaiter leurs petits car les cellules basales n’expulsent plus le lait produit. L’absence de cette protéine empêche l’activation de la voie de signalisation impliquant les protéines Rho et Rac, d’où des modifications au niveau de la morphologie des cellules ; cela bloque une partie de leur capacité contractile. Conséquence : les cellules basales ne peuvent plus éjecter le lait.
Les cellules cancéreuses font la sourde oreille.
Compte tenu du rôle de messager entre l’extérieur et l’intérieur de cette protéine, les chercheurs s’attendent à lui découvrir de nombreuses autres fonctions. « Il ne faut pas oublier que le cancer est, entre autres, une maladie de la transmission des signaux. Les cellules cancéreuses, même si elles n’assurent plus leur fonction, continuent à proliférer dans l’organisme, “faisant la sourde oreille" aux ordres venus de l’extérieur », précise Marine Glukhova.
L’équipe de Marina Glukhova s’intéresse maintenant au rôle de cette intégrine et de la voie de signalisation afférente dans la cancérogenèse. Elle poursuit l’étude de la fonction de cellules basales mammaires dans le développement normal de la glande et leur rôle dans la cancérogenèse mammaire. L’objectif est de « mieux comprendre le rôle des interactions entre ces cellules et l’environnement extérieur au cours du développement mammaire et de déterminer les événements cellulaires et moléculaires à l’origine des carcinomes mammaires de type basal-like », précise le communiqué.
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