Le rhumatisme psoriasique (PR) est une arthrite inflammatoire chronique qui s'accompagne de douleurs et de destructions des articulations et d'une réduction importante de la qualité de vie. Au retentissement fonctionnel de l'atteinte articulaire, il faut ajouter celui du psoriasis, tant sur le plan esthétique que relationnel et psychologique.
En 2018, la mise à disposition de l'ixékizumab (Taltz) a apporté aux patients une alternative de prise en charge thérapeutique. Il s'agit d'un anticorps monoclonal qui se lie spécifiquement à l'interleukine 17A. Cependant, en l'absence de données comparativement, la Commission de la transparence considère que la place de l'ixékizumab par rapport aux anti-TNF ne peut être précisée dans la prise en charge du PR en première ligne de traitement biologique. Dans cette situation, les anti-TNF doivent être privilégiés compte tenu du recul dont on dispose avec ces médicaments en termes d'efficacité et de tolérance. Le laboratoire Lilly a présenté de nouvelles données cliniques comparant l'anti-IL17 ixékizumab (IXE) et l'anti-TNF adalimumab (ADA) réalisées chez des patients atteints de RP actif. SPIRIT-H2H est la première et seule étude de comparaison directe entre deux biothérapies dont le mode d'action est différent, avec un critère majeur composite portant sur les améliorations articulaires et cutanées. L'objectif principal de l'étude était de démontrer la supériorité de IXE par rapport à ADA sur l'atteinte simultanée du taux de réponse ACR50 (amélioration d'au moins 50 % des composantes du critère de l'American college of rheumatology) et de la réponse PASI 100 (amélioration de 100 % correspondant à la disparition complète des lésions psoriasiques) à la semaine 24, chez 566 patients naïfs de traitements biologiques. Un traitement de fond conventionnel synthétique concomitant était autorisé chez certains patients.
Des taux de réponse satisfaisants
Aux posologies de l'AMM, IXE a été supérieur à ADA sur le critère composite de jugement principal (IXE 36 %, ADA 28 %). IXE a également atteint les deux objectifs secondaires majeurs évaluant séparément le taux de réponse ACR50 et PASI 100 à la semaine 24 par rapport à ADA. Les résultats montrent sa non-infériorité sur le taux de réponse ACR50 (IXE 51 % ADA 47 %) et sa supériorité sur la réponse PASI 100 (IXE 60 % ADA 47 %). 61 % des patients recevant ADA et 70 % de ceux recevant IXE ont rapporté au moins un effet indésirable. Ces événements étaient pour la plupart d'intensité légère à modérée. Des événements indésirables graves ont été rapportés dans le groupe ADA et 2,5 % dans le groupe IXE.
À ce jour, bien que l'on dispose d'un arsenal important de médicaments, le besoin thérapeutique dans le PR reste partiellement couvert. « C'est souvent l'environnement de la maladie et du malade (atteintes infectieuses, cutanées ou articulaires prédominantes) qui guide le choix du médecin. Les comorbidités et les caractéristiques cliniques de la pathologie conditionnent aussi sa décision qui, bien que partagée avec le patient, reste très personnelle, reconnaît le Pr Arnaud Constantin (CHU Purpan à Toulouse). Cette première étude de comparaison directe va sans doute permettre de faire évoluer les paradigmes et ouvrir la voie à de nouvelles recommandations pour préciser la place de ces médicaments dans l'arsenal actuel, et à de nouvelles stratégies pour améliorer la prise en charge générale des patients », observe le rhumatologue.
D'après une conférence de presse de Lilly.
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