Dans l’intimité des résistances

Publié le 24/11/2011

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Les différentes flores physiologiques des organismes humains ou animaux (ORL, intestinale, cutanée) peuvent renfermer des germes potentiellement pathogènes. Des mécanismes de défense, notamment de compétition entre les bactéries vivant naturellement au sein de ces flores et les germes étrangers, limitent la prolifération de ces derniers. Or la prise abusive d’antibiotiques peut tout dérégler : des germes multirésistants ont alors la possibilité de se développer et devenir dominant au détriment des bactéries présentes habituellement. Le porteur de ces germes résistants n’est pas forcément malade. Mais la probabilité qu’il transmette ce germe à une autre personne est significativement augmentée. Du coup, un individu, même s’il n’a jamais pris d’antibiotique de sa vie, peut être infecté d’emblée par une bactérie multirésistante.

Certes, la résistance à l’environnement est un mécanisme naturel de défense des bactéries. Mais le mésusage et l’excès d’antibiotiques conduisent à sélectionner et à favoriser la dissémination de bactéries résistantes dans la population. Récemment encore, l’arrivée sur le marché de nouvelles molécules permettait de juguler l’apparition de tels germes. Mais force est de constater que, depuis quelques années, l’arsenal thérapeutique perd en efficacité. Et, en face, les bactéries ont plus d’un tour dans leur sac pour contourner l’action des antibiotiques. Elles sont ainsi capables d’inactiver une molécule en produisant une enzyme spécifique (bêta-lactamase, pénicillinase, céphalosporinase…). Elles peuvent aussi diminuer la perméabilité de leur membrane à un produit. Une autre façon d’éviter l’action d’un antibiotique consiste à l’expulser activement, par un système de pompe.

Quel que soit son mécanisme, à l’origine de la résistance il y a généralement une modification génétique, par mutation d’un gène ou par acquisition d’ADN étranger provenant d’autres bactéries.

C.M.