L’ÉNURÉSIE nocturne est par définition (International Children’s Continence Society) une incontinence intermittente (non régulée) qui survient pendant le sommeil, chez un enfant d’au moins 5 ans. Elle entre dans le cadre des troubles mictionnels d’ordre fonctionnel.
En France, elle concerne 9,2 % des enfants de 5 à 10 ans scolarisés. L’énurésie peut être primaire si l’enfant n’a jamais eu de période « sèche », de continence, durant le sommeil pendant au moins 6 mois, ou secondaire. Environ 2 % des enfants resteront énurétiques à l’âge adulte.
S’il est actuellement admis que la maladie est soumise à des influences psychosociales et environnementales, sa physiopathologie implique trois organes : le cerveau, l’hypophyse et la vessie. Chez l’enfant énurétique, la capacité vésicale fonctionnelle nocturne est en effet réduite, la capacité d’éveil aussi, et le cycle nycthéméral de la sécrétion de l’hormone anti-diurétique (ADH) est inversé.
Éducation thérapeutique.
Lors de la consultation, à partir donc de 5 ans et quel que soit le volume d’urines perdues, il convient de s’assurer par l’interrogatoire et l’examen clinique (en première intention) que l’énurésie nocturne est bien isolée (monosymptomatique), sans troubles mictionnels diurnes associés, et primaire.
La prise en charge se résume dans un premier temps à de l’éducation thérapeutique, basée sur des règles hygiéno-diététiques et la tenue d’un calendrier mictionnel. Ainsi, les apports hydriques doivent être répartis différemment, pas après 18 heures, les eaux étant peu minéralisées, les boissons peu sucrées, les aliments peu salés, surtout le soir, les apports de laitages réduits en fin de journée. Sont conseillées également des mictions régulières dans la journée (au moins 5 fois/jour). À elles seules, ces règles hygiéno-diététiques permettent de guérir environ 20 % des enfants.
Traitement pharmacologique.
Le traitement pharmacologique repose essentiellement sur la desmopressine (Minirin), analogue structural de l’ADH, traitement de choix des énurésies nocturnes primaires isolées, quand elles sont associées à une polyurie nocturne et réfractaire aux mesures hygiéno-diététiques. Le médicament existe maintenant sous forme sublinguale (en une prise vespérale toujours, assortie d’une restriction hydrique une heure avant la prise et 8 h après). La cure initiale est de 6 mois. L’efficacité du médicament, bien toléré, est extrêmement variable d’un enfant à l’autre, avec 60 % à 70 % de bons répondeurs à 6 mois. En cas de troubles diurnes associés, il peut être combiné aux anticholinergiques (l’oxybutynine). En première intention encore, plus volontiers pour les enfants qui ont des fuites fréquentes (› 3/semaine) ou chez lesquels il existe une forte suspicion de réduction de la capacité vésicale fonctionnelle, un traitement non pharmacologique, le système d’alarme (Pipi Stop, Wet-Stop), qui réveille parfois l’enfant (son seuil d’éveil étant très abaissé)… et sûrement sa famille, ce qui en altère l’observance. L’efficacité du système est comparable à celle de la desmopressine.
« L’énurésie nocturne primaire est en quelque sorte une maladie physiologique et nous ne faisons qu’essayer de contrôler ou canaliser les troubles en attendant leur disparition », conclut le Dr Fotso Kamdem.
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