Pour entrer dans la Temper Clinic, établissement planté au cœur de Jakarta (Indonésie), il faut avoir préalablement acheté son billet sur Internet. Pour 125 000 roupies (soit un peu moins de 8 euros) vous y avez droit à une séance d'une demi-heure. Ici, ni lit médical, ni blouse blanche, ni appareils de monitoring. Les « chambres », presque vides, contiennent seulement quelques vieux postes de télé, des imprimantes hors d'usage et autres bouteilles de verre. Vous y entrez vêtus d'une tenue de protection, de gants, d'un casque de chantier… et armés d'un pied-de-biche ou d'une batte de base-ball. Le principe ? Passer sa rage durant 30 minutes sur ces objets voués à une fracassante destruction. À la « clinique de la colère », une inscription annonce clairement la vocation des lieux : « garder la colère en soi, c'est comme boire du poison et s'attendre à ce qu'une autre personne meure ». Arborant la même profession de foi, ces établissements fleurissent depuis quelques années en Indonésie, mais aussi au Japon, à Singapour, aux États-Unis, en Chine et depuis peu, dans certaines capitales européennes. Les indications des séances sont assez larges : stress des embouteillages, sentiment d'injustice contre son professeur, colère rentrée contre son patron ou son conjoint…
À en croire les « patients », ces coups de rage tarifés sont extrêmement salutaires. « Je me sens soulagée. C'est quelque chose que je réprimais en moi et c'est finalement sorti quand j'ai fait exploser ces bouteilles », explique ainsi une jeune étudiante qui a passé sa frustration de voir ses vacances se terminer trop tôt. Soigner la colère par la colère, telle peut être la vision cathartique du procédé. Un procédé qui se rapproche finalement beaucoup de l’approche homéopathique. On envisage ainsi la purgation comme un mal nécessaire à la guérison : le mal par le mal. Cette expression indolore du mal pourrait-elle éviter certains actes violents et malfaisants observés dans la vraie vie ? Les cliniques de la colère trouveraient alors une place légitime dans l'arsenal antiterroriste moderne…
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Françoise Amouroux
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