Héroïne, cocaïne et ecstasy dans un lac espagnol

Coke en flotte

Publié le 27/09/2010

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LE CONSTAT n’est pas nouveau. Les résidus de médicaments contaminent lentement mais sûrement nos lacs et rivières. Et on le sait, les antidépresseurs, pilules contraceptives et autres perturbateurs endocriniens qui se retrouvent dans le milieu naturel ont un impact non négligeable sur les populations animales. Laissant de côté ce phénomène d’origine pharmacologique, une équipe de chercheurs de l’université de Valence en Espagne, s’est intéressée, elle, à des rejets moins avouables. Les scientifiques ont en effet tenté de mesurer l’impact des résidus urinaires de drogues dans les eaux de la réserve naturelle d’Albufera. Résultat ? Les analyses ont mis en évidence la présence de cocaïne, d’amphétamines, de codéine, d’ecstasy, d’héroïne, de morphine et de cannabis à des concentrations variant de 0,06 à 78,78 nanogrammes par litre ! Au total, ce ne sont pas moins de quatorze drogues différentes qui ont laissé leurs traces dans les éprouvettes du laboratoire espagnol. Que ces substances aient des effets délétères sur la faune locale fait peu de doute. « Le fait que ces résidus aient encore une forte activité pharmacologique permet de présumer que leur présence continue dans le milieu aquatique peut avoir des conséquences sur les organismes terrestres » estime en effet Yolanda Pico qui a dirigé l’étude. Mais d’autres recherches devront encore être menées pour répondre avec certitude à la question. L’an dernier, c’est dans l’air de Madrid et de Barcelone que des concentrations décelables de cocaïne avaient été mesurées. Quand l’homme se drogue, c’est la nature qui trinque…

› DIDIER DOUKHAN