En 2016, 218 000 IVG ont été pratiqués dont 80 % à l’hôpital et 18 % en ville. Les IVG réalisées par voies médicamenteuses sont désormais majoritaires : 57 % d’IVG par voie médicamenteuse en 2016 (contre 43 % par voie chirurgicale).
Cette année, la loi 2016 a supprimé le délai légal de réflexion obligatoire d’une semaine. Deux consultations préalables restent néanmoins indispensables, assorties d’un délai de réflexion de 2 jours pour les mineures.
Aujourd’hui, les nouvelles recommandations du Collège viennent préciser la prise en charge en pratique clinique de l’IVG. Elles préconisent l’extension de la possibilité de choix entre IVG médicamenteuse ou chirurgicale jusqu’à la 14e semaine.
IVG médicamenteuse ou chirurgicale
Jusqu’à la 7e semaine après les dernières règles, l’IVG peut être pratiquée en ville par un médecin et depuis 2016, par une sage-femme. Mais passée la 9e semaine, seule la voie chirurgicale est autorisée. Pourtant des interruptions pour raison thérapeutique peuvent être pratiquées par voie médicamenteuse au-delà. « En effet l’IVG médicamenteuse associant mifépristone et misoprostol est efficace à tout âge gestationnel. Et l’acceptabilité de la méthode et la satisfaction des femmes sont meilleures si elles peuvent choisir la méthode. C’est pourquoi le Collège recommande de laisser à l’avenir le choix aux femmes de la technique durant toute la période légale, soit jusqu’à la 14e semaine après les dernières règles avec un protocole médicamenteux précis, adapté à la datation ».
Par ailleurs une prise en charge de la douleur est préconisée. Le paracétamol étant insuffisant, l’ibuprofène - 400 à 600 mg à renouveler si nécessaire -pourrait être proposé à titre systématique. Et lors d’IVG chirurgicale, pour les douleurs opératoires et postopératoires, la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) devrait être systématique.
Échographie
« L’échographie avant IVG est encouragée. Mais pour les femmes certaines de la date de leurs dernières règles ou du rapport à risque, sa pratique n’est pas indispensable. L’absence d’accès à une échographie de routine ne doit pas être un frein à la programmation d’une IVG », souligne le texte.
À l’échographie, l’absence d’embryon visible signe un terme inférieur à 7 semaines. Ensuite « ce sont les paramètres échographiques qui permettent la datation et non pas le taux d’HCG, peu fiable ».
En revanche, « en post-IVG chirurgicale ou médicamenteuse, l’échographie de routine n’est pas préconisée. Après IVG médicamenteuse, son seul but devrait être de déterminer si le sac gestationnel est présent ».
Contraception au plus tôt
« La reprise de l’ovulation est rapide après IVG. Or aujourd’hui encore un quart des femmes sortent du processus d’IVG sans protection », souligne le Dr Patrick Fournet (Mont-Saint-Aignan). C’est pourquoi ces recommandations reviennent sur le timing des diverses méthodes de contraception.
Après une IVG chirurgicale, contraception orale, patch, implant ou pose de stérilet devraient intervenir le jour même de l’IVG et l’anneau vaginal être posé dans les 5 jours.
Après IVG médicamenteuse, contraception orale et patch doivent débuter le jour même ou dans la semaine après la prise de prostaglandine, l’implant posé dès la prise de mifépristone, l’anneau vaginal inséré dans la semaine après la prise de mifépristone, et le stérilet (DIU au cuivre et au levonorgestrel) posé dans les 10 jours après échographie de contrôle.
« Plus généralement, les médecins doivent être particulièrement attentifs au choix contraceptif chez les moins de 20 ans et les plus de 40 ans, lors d’antécédent de grossesse non désirée ou de risque médico-social de mésusage. Et chez les adolescentes, du fait de son efficacité, les contraceptions réversibles de longue durée d’action (implant, DIU) devraient être proposées en première ligne en post-IVG ».
Lors des Journées du Collège national des gynécologues et obstétriciens français.
D'après la séance «IVG : recommandations de pratique clinique» et l'intervention du Dr Patrick Fournet (Mont-Saint-Aignan) en conférence de presse.
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