Chez le médecin

Publié le 05/09/2016

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Le diagnostic repose sur l’interrogatoire du patient, sur la clinique et sur les tests allergologiques. Une fois posé, le médecin rédige, si besoin, un certificat en vue d'une demande de reconnaissance en maladie professionnelle.

Interrogatoire du patient

Les causes de la dermatite sont recherchées par l’interrogatoire du patient. La dermatite d’irritation professionnelle se caractérise par sa disparition ou son amélioration lors des congés ; volontiers localisée au niveau des mains, elle affecte des professions souvent spécifiques : métiers du bâtiment, mécaniciens, ouvriers de l’industrie chimique et plasturgique, coiffeurs, professions de santé, horticulteurs, etc.

Examen clinique

La région présentant un eczéma livre des indications sur les facteurs déclenchants (tableau III). Ainsi, quelques caractères séméiologiques méritent d’être connus : l'eczéma de contact prend un aspect œdématié s'il se localise au niveau des paupières et des organes génitaux, un eczéma vestimentaire siège dans les zones de friction et de sudation (cou, aisselles, face interne des cuisses), un eczéma des paupières ou du visage peut être induit par un contact à distance aéroporté (poussières, vapeurs…) ou manuporté (vernis à ongle…).

Les eczémas photo-induits sont reconnus par leur topographie disposée sur des zones exposées au soleil - ils se distinguent des réactions phototoxiques dont la localisation est la même mais dont l'aspect est celui d'un « coup de soleil » -.

Tests allergologiques

Dans une seconde étape, le médecin effectue des tests cutanés dont la positivité signe l’existence d’une composante allergique à l’affection (laquelle coexiste souvent, rappelons-le, avec une composante irritative).

- Tests épicutanés.

Appelés aussi patch tests, ils explorent l’hypersensibilité retardée et visent à reproduire un eczéma de contact allergique expérimental - cet examen reste habituellement négatif lors d’une dermatite de contact aux protéines ou d’une dermatite d’irritation pure -.

Les allergènes sont déposés dans des cupules fixées sur la partie haute du dos. La première lecture est effectuée à 48 heures puis une seconde lecture est nécessaire à 72 ou 96 heures L’apparition d’une petite plaque d’eczéma rouge et vésiculeuse signe un test positif.

Cet examen, pratiqué à distance d’une poussée aiguë de dermatite, sur un dos sain et qui n’a pas reçu récemment de dermocorticoïde, teste 26 allergènes ou mélanges d’allergènes standards les plus fréquents : parmi eux, le mélange « fragrance-mix » associe notamment du cinnamaldéhyde, de l’eugénol, du géraniol et d’autres substances végétales utilisées en cosmétologie et en parfumerie, et le mélange « thiuram-mix » associe des substances en cause dans l'allergie au caoutchouc.

Il existe aussi des batteries spécialisées selon les professions ou les habitudes avec des dizaines d’autres allergènes.

- Prick tests.

Ces tests explorant l’hypersensibilité immédiate sont réalisés par injection SC dans l’avant-bras ou dans le dos de très faibles doses de plusieurs allergènes (pneumallergènes, aliments, latex, médicaments). Une réaction positive se traduit, au bout de 10 à 15 minutes, par un gonflement, une rougeur et un prurit à l’endroit de la piqûre. Ce test est utile pour le diagnostic des dermatites aux protéines.

- Tests intradermiques (IDR).

Réalisés par injection dans le derme superficiel et réservés à l’exploration d’accidents iatrogènes ou d’allergies à des venins, ils sont mis en œuvre dans des centres spécialisés.

- Examens complémentaires.

Le spécialiste prescrit un dosage des IgE spécifiques s'il existe une discordance entre les tests cutanés et l'allergène suspecté, s’il souhaite tester un allergène rare ou lors de traitements ou de pathologies compliquant le recours aux tests cutanés.

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel, délicat, reste affaire de spécialiste car il est facile de confondre une dermatite de contact avec, notamment, une dyshidrose idiopathique, un eczéma nummulaire, un eczéma hyperkératosique palmaire, un psoriasis palmaire ou une dermatophytie chronique des mains.