Polémique sur le traitement du cholestérol par les statines

Cardiologues et patients dénoncent une absurde remise en cause

Publié le 21/02/2013
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Une dizaine d’organisations représentant la cardiologie française ainsi que des associations de patients dénoncent l’« absurde remise en cause » des médicaments anticholestérol dans deux livres déjà très médiatisés qui sortent cette semaine.

« DE NOMBREUX scientifiques ont souligné le côté provocateur et très imprécis de ces deux livres, par des auteurs dont les champs de compétence médicale sont à la fois limités et discutables dans ce domaine d’expertise », écrivent les organisations dans un communiqué. Dans son livre « la vérité sur le cholestérol », le Pr Even lance une nouvelle offensive sur les statines, cinq mois après avoir coécrit le « Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux » avec le Pr Bernard Debré, dans lequel il affirmait déjà que la prescription de statines était inutile dans 9 cas sur 10. Parmi les organisations signataires du communiqué figurent plusieurs sociétés savantes telles que le Collège national des cardiologues français et le Collège des cardiologues des hôpitaux, mais également la Société française de cardiologie, la Fédération française de cardiologie, la Société française du diabète, et plusieurs associations de patients, comme l’Alliance du cœur, France AVC et l’Association française des diabétiques.

Le communiqué souligne que les maladies cardio-vasculaires représentent la 2e cause de mortalité en France et la première chez les femmes, et que les patients qui prennent des statines ne doivent pas les interrompre « sans consulter leur médecin traitant pour obtenir les informations et les éclaircissements qu’ils souhaitent ».

« Il n’y a pas un seul médicament en médecine préventive qui ait un niveau de preuves d’efficacité aussi élevé que les statines », relève le communiqué, qui souligne que « nier le bénéfice des statines et leur impact sur l’espérance de vie, c’est à la fois malhonnête (en niant les faits scientifiques) et dangereux (pour les patients qui, de bonne foi, arrêteront leur traitement) ».

« Nier les progrès thérapeutiques, porter les suspicions sur les médecins, c’est aussi ignorer l’amélioration incontestable du pronostic cardio-vasculaire dans notre pays, avec pour exemple, une chute spectaculaire de 68 % en 15 ans de la mortalité hospitalière après un infarctus du myocarde », ajoutent les organisations.


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2984