Les contraceptifs hormonaux récents, jusqu’alors peu étudiés, augmentent eux aussi le risque de cancer du sein, selon une étude danoise.
C'est confirmé : l’utilisation régulière de contraceptifs hormonaux expose les femmes à une augmentation du risque de cancer du sein de 20 % par rapport aux femmes n’ayant jamais eu recours à une contraception hormonale. Telle est la conclusion d'une vaste étude danoise menée sur plus de 1,8 million de femmes suivies pendant près de 11 ans et publiée dans le « New England Journal of Medicine » (NEJM). L’étude montre aussi que le risque de cancer du sein augmente avec la durée d’utilisation (risque augmenté de 9 % pour une durée de moins d’un an à 38 % pour plus de 10 ans de contraception). De plus, le risque semble persister cinq ans après l’interruption de la contraception chez les femmes traitées pendant au moins 5 ans.
Le lien entre cancer du sein et contraceptifs hormonaux a déjà été relevé, notamment dans la « Nurse’s health study ». Mais le travail des Danois a l’avantage de s’être intéressé aux contraceptifs récents, qui proposent des dosages plus faibles, de nouveaux progestatifs et de nouvelles voies d’administration (anneau, patch, implant). L'étude montre qu'il y a peu de différences entre ces contraceptifs qui présentent tous une augmentation du risque de cancer du sein du même ordre.
Toutefois, il faut replacer l’étude dans son contexte : au final, l'augmentation du risque de cancer est peu élevée, car les cancers relevés ont concerné des femmes jeunes, population chez laquelle l'incidence du cancer du sein est faible. Selon les auteurs, le risque absolu est approximativement de 1 cancer du sein supplémentaire pour 7 690 femmes traitées pendant 1 an. En second lieu, le risque de cancer du sein doit être mis en balance avec les bénéfices de la contraception hormonale - outre son efficacité contraceptive - sur les dysménorrhées, les ménorragies et sur la réduction du risque de cancer de l’ovaire, de l’endomètre et colorectal. Enfin, dans un éditorial du NEJM, David Hunter estime que « cette étude relance l'idée de reprendre la recherche sur de nouveaux contraceptifs dénués de risques de cancer du sein, qui a été abandonnée ces dernières années ».
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