L’incidence mondiale des infections à Neisseria meningitidis B est estimée entre 20 000 et 80 000 cas par an, avec un taux de mortalité de 10 %. En Europe, ce méningocoque est responsable de près de 80 % des infections méningococciques et menace plus particulièrement les nourrissons plus vulnérables. L’infection invasive est subite, foudroyante et peut être mortelle dans les 24 à 48 heures. Son incidence est la plus élevée au cours de la première année de la vie avec un second pic chez les adolescents et les jeunes adultes.
Elle se manifeste sous la forme d’une méningite bactérienne ou d’une septicémie, dont la complication la plus grave, le purpura fulminans, (choc septique + CIVD + purpura extensif) exige une prise en charge d’urgence dans un service de réanimation spécialisé. Selon l’OMS, de 5 à 10 % des sujets atteints en décèdent, en dépit d’un diagnostic et d’un traitement adapté précoces. En l’absence de traitement, le taux de mortalité atteint de 70 à 90 %.
Parmi les patients qui survivent à la maladie, un sur cinq garde toute sa vie des séquelles irréversibles à type de syndromes neurologiques non systématisés, de surdité ou de nécroses cutanées pouvant imposer des greffes de peau ou des amputations.
Les vaccins méningococciques actuellement disponibles sont dirigés contre les méningocoques de type A, C, W135 et Y. Ils sont composés des polyosides purifiés de la capsule de N. meningitidis de chaque type. Ces vaccins ne sont pas actifs pour la prévention des infections invasives à méningocoques de type B. En effet pour le type B, il existe une communauté antigénique entre le polyoside capsulaire B et une molécule d’adhésion des cellules neuronales humaines, ce qui rend ce polyoside, d’une part, non immunogène et, d’autre part, potentiellement dangereux car pouvant provoquer des réactions auto-immunes.
Pour pallier cette difficulté, des vaccins méningococciques B spécifiques ont été développés en exploitant comme antigène les vésicules membranaires (OMV) exprimant l’ensemble des structures d’enveloppe de la souche concernée, à l’exclusion de la capsule polyosidique, mais ils ne protègent pas contre la diversité des souches circulantes du méningocoque B.
Large couverture contre de nombreuses souches.
Bexsero (vaccin méningococcique B multi?composant appelé antérieurement 4CMenB) développé par les Laboratoires Novartis est le premier vaccin ayant le potentiel d’offrir une large couverture contre de nombreuses souches circulantes du méningocoque B responsable d’infections invasives mortelles. Il a été développé en utilisant la technique de la vaccinologie inverse qui décode le patrimoine génétique du méningocoque B et sélectionne les protéines les plus à même de constituer des candidats vaccins à large efficacité. Les données actuelles montrent que ce vaccin protégerait contre 77 % (IC 95 % : 66-91) des quelques 800?souches pathogènes du méningocoque B isolées en Europe.
Les Laboratoires Novartis ont soumis à l’Agence européenne une demande d’autorisation de mise sur le marché de Bexsero dans l’Union européenne.
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