PLUS D’UN Français sur trois ne dort seulement que 5 à 6 heures par nuit. C’est l’un des premiers enseignements de l’étude menée par l’INSV et la MGEN, auprès de 1 010 personnes âgées de 18 à 65 ans. « C’est une situation préoccupante, explique le Pr?Damien Léger, président de l’INSV. De très nombreuses études ont montré les effets négatifs de ce manque à long terme : altérations cardiovasculaires, fatigue musculaire, troubles immunitaires, prise de poids, risque diabétiques, etc. » Pourtant, même si certains messages de prévention commencent à être entendus, les rythmes de vie impactent de plus en plus la qualité et la durée du sommeil. Horaires de travail et difficultés d’endormissement liés notamment à l’usage croissant de tous types d’écrans peuvent expliquer cette dette de sommeil, que l’on peut tenter de résorber en essayant de faire une sieste, mais d’une durée inférieure ou égale à 20 minutes. « Selon les résultats de l’étude, la durée moyenne de la sieste est aujourd’hui de 57 minutes. C’est beaucoup trop long pour une sieste récupératrice », précise le Dr Joëlle Adrien, présidente du conseil scientifique de l’INSV.
Troubles du sommeil.
Autre enseignement de cette enquête : 4?Français sur 10 déclarent souffrir de troubles de sommeil, 22 % d’entre eux d’insomnie et 16 % de troubles du rythme du sommeil. Cette proportion de mauvais dormeurs reste constante par rapport aux études précédentes, l’INVS réalise en effet des enquêtes similaires depuis 2004. Autre chiffre intéressant, seulement 16 % des personnes souffrant des troubles mentionnés ci-dessus déclarent être traitées. Parmi elles, un tiers utilise un traitement non médicamenteux, et les deux autres tiers un médicament. Un chiffre qui rend compte de l’effort d’information fourni par l’INSV et les autorités de santé auprès des médecins généralistes afin de les inciter à ne pas prescrire systématiquement un traitement médicamenteux. Par ailleurs, 25 % des répondants disent souffrir de somnolence. Les facteurs mis en cause sont la résidence en région parisienne – qui va parfois de pair avec des temps de transports relativement longs –, les troubles du sommeil et les apnées du sommeil. Un phénomène qui peut s’accentuer par le fait d’être « du soir » plus que « du matin ». Seulement 29 % des personnes interrogées sont « du matin » alors que 41 % s’estiment être « du soir ». « Dans notre enquête, les personnes du matin semblent plus performantes et avoir de meilleures capacités physiques et intellectuelles que celles du soir, ajoute le Pr Léger. Cela confirme l’adage “l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt”... Pourtant, les Français ont de plus en plus tendance collectivement à décaler leurs journées vers le soir. »
Sommeil et activité physique.
La pratique d’un sport ou de toute activité physique favorise incontestablement la qualité du sommeil, surtout si elle est régulière et si elle s’inscrit dans la durée. Les personnes souffrant de troubles du sommeil, jeunes gens (24-35 ans) et personnes n’ayant pas d’activité sportive, se sentent moins performantes au moins une fois par semaine d’après l’enquête. « Ces résultats confirment l’importance d’une bonne activité d’éveil dans la journée : mieux vous gérez une activité soutenue le jour, plus en retour vous dormez bien la nuit », indique le Dr Joëlle Adrien. À l’inverse, bien dormir permet également d’améliorer ses performances. Un bon exemple : le cas des sportifs de haut niveau. « Le sommeil est primordial pour récupérer sur le plan physique et psychologique, témoigne Olivier Girault, ancien capitaine de l’équipe de France de handball et champion olympique 2008. Au même titre que l’alimentation, il fait partie intégrante de la préparation d’un sportif. » Le sommeil est par ailleurs essentiel pour la mémoire, l’attention et la prise de décision. « Le déclin de la mémoire avec l’âge est une préoccupation majeure de santé publique, tout comme le stress ou les risques psychosociaux. Le sommeil, et en particulier le sommeil paradoxal, est un allié souvent ignoré pour faire face à ces problèmes », précise le Pr Léger. Et de conclure : « À tout âge, notre sommeil peut devenir un allié de nos performances physiques et intellectuelles. »
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