AUBAGIO est un immunomodulateur aux propriétés anti-inflammatoires dont on ne connaît pas précisément le mode d’action dans la SEP (réduction du nombre de lymphocytes activés) mais qui a démontré une efficacité comparable à celle des autres traitements de première intention dans les formes rémittentes : deux études de phase III montrent, versus placebo, des diminutions significatives du taux annualisé de poussées (- 31 à 36 %), de la progression du handicap à 12 semaines (- 30 %), un bénéfice thérapeutique (sur le risque de progression) se maintenant à 5 ans. Enfin, la charge lésionnelle à l’IRM est elle aussi significativement réduite (- 67,4 % après 108 semaines de traitement). Par ailleurs, la tolérance appréciée avec plus de 10 ans de recul est bonne : le taux d’événements indésirables est faible, proche de celui du placebo et le risque d’infection ne semble pas augmenté.
Enfin – et peut-être surtout – Aubagio peut être administré par voie orale (1 comprimé/j), un avantage certain chez des patients souvent jeunes et devant être traités à vie. Lemtrada qui devrait être lancé un peu plus tard s’adresse à une toute autre population, les formes actives (le plus souvent secondairement). Cet anticorps monoclonal humanisé, ciblant la glycoprotéine CD52 présente à la surface des lymphocytes B et T induit une déplétion en ces cellules, suivie d’une repopulation, un effet susceptible de réduire le risque de poussées et de ralentir la progression de la maladie.
Une hypothèse confirmée par trois études ayant montré que Lemtrada avait une efficacité supérieure à celle de l’interféron ß1 à forte dose : réduction du taux annualisé de poussées (- 54,9 % chez les patients naïfs, - 49,4 % chez les patients échappant à un traitement antérieur) et des risques de progression, confirmé à 6 mois. Les études cliniques ont en outre permis de démontrer une persistance de l’efficacité à 5 ans, même en l’absence de tout traitement chronique, avec un schéma thérapeutique nécessitant l’hospitalisation mais de courte durée (une perfusion par jour pendant 5 jours et, un an plus tard, une perfusion par jour pendant 3 jours).
Enfin, un plan de gestion des risques permet de maîtriser des manifestations auto-immunes à court terme (purpura thrombopénique dans 1 % des cas) et à plus long terme (dysthyroïdies chez un tiers des patients). Des problèmes qui peuvent être contrôlés contrairement à des complications redoutables observées avec d’autres traitements des formes actives de SEP.
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