Face à l’asthme, les hommes et les femmes ne seraient pas égaux, comme en témoignent les résultats d’une étude mettant en évidence l’action des hormones sur le système immunitaire.
L'asthme touche plus de quatre millions de personnes en France. Mais avec des disparités. Alors qu’une prévalence plus importante est relevée chez les garçons avant l’âge de dix ans, cette proportion s’inverse à la puberté. À l’âge adulte, les femmes sont deux fois plus nombreuses à souffrir de cette maladie complexe définie par une hyperréactivité bronchique et une inflammation chronique des voies respiratoires.
Pour expliquer ce phénomène révélé par des données épidémiologiques, les chercheurs du centre de physiopathologie de Toulouse-Purpan ont mis en évidence le rôle de cellules immunitaires, récemment identifiées dans les poumons, les cellules lymphoïdes innées de type 2 (ILC2), qui agissent dans la production des médiateurs de l’asthme allergique très précocement après une sensibilisation des poumons avec un allergène.
En collaboration avec des chercheurs australiens du Walter and Elisa Hall Institute à Melbourne, les chercheurs ont également pu établir une possible corrélation entre le système immunitaire et les hormones sexuelles, permettant ainsi d’expliquer les différences de prédisposition à l’asthme entre les hommes et les femmes. Des expériences in vitro ont démontré que la testostérone inhibait le développement des ILC2, tandis qu’un antiandrogène avait l’effet inverse.
Selon Jean-Charles Guéry, qui a présidé l'équipe de recherche et dont les résultats ont été publiés dans « The journal of Experimental Medicine », « le récepteur aux androgènes pourrait représenter une nouvelle cible thérapeutique, dans le but d'inhiber l'action des cellules ILC2 chez les patients asthmatiques. À moyen terme, cela pourrait devenir un traitement de l'asthme allergique chez l'être humain ».
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