Les relations entre asthme et allergie sont mieux connues, l’allergie étant à la fois un facteur prédisposant à la survenue de l’asthme et un facteur aggravant de la maladie. La réalisation d’une enquête allergologique est donc une étape indispensable pour la prise en charge d’un asthme. La démarche allergologique comporte deux grandes étapes : la recherche de la sensibilisation aux allergènes respiratoires et l’identification du ou des allergènes responsables des manifestations d’asthme.
Le rôle des allergènes est clairement établi
Les recommandations de la Société de pneumologie de langue française préconisent de « faire une enquête allergologique chez tout asthmatique âgé de plus de 3 ans ». Cette recommandation de grade A, est étayée par les données scientifiques d’études robustes, comme le souligne la Haute Autorité de santé. Le rôle des allergènes est clairement établi dans le déclenchement des symptômes d’asthme. Une corrélation a ainsi été mise en évidence entre l’augmentation des visites aux urgences et les pics en saison pollinique. De plus, l’exposition à des taux élevés d’allergènes perannuels dans la petite enfance semble contribuer à la chronicité de l’asthme chez l’atopique.
L’interrogatoire allergologique précisera en particulier le lieu et le moment de survenue des symptômes. Les divers lieux de vie et de travail sont à prendre en considération. Il est recommandé de pratiquer des tests cutanés en première intention pour rechercher la sensibilisation chez l’asthmatique.
Les tests cutanés permettent d’identifier l’allergène en cause pour adapter la prise en charge. La diminution de l’exposition aux allergènes intérieurs permet également de réduire de moitié la dose de corticostéroïdes inhalés chez la majorité des patients, enfants et adolescents.
Un élément essentiel de la prise en charge
L’enquête allergologique est donc un élément essentiel de la prise en charge d’un asthme. Le diagnostic allergologique reste avant tout fondé sur l’anamnèse, l’examen clinique et les prick tests cutanés. Leur réalisation est simple, rapide et peu coûteuse, et leur spécificité est bonne.
Le dosage des IgE sériques spécifiques est inutile si les tests cutanés sont négatifs et la clinique peu évocatrice. Les dosages d’IgE spécifiques sont intéressants cas de discordance entre l’histoire clinique et les tests cutanés, ou lorsque ces tests sont irréalisables, ainsi qu’en cas de polysensibilisation pour la prescription d’une immunothérapie allergénique. Les autres tests de dépistage du terrain atopique, comme la recherche d’une élévation des IgE totales et du taux sanguin des éosinophiles, n’ont pas d’intérêt. Enfin, les tests de provocation spécifiques sont rarement nécessaires au diagnostic allergologique en pratique courante.
* Immuno-allergologue, Paris.
(1) www.diagnosticallergie.fr
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques