L’AUGMENTATION de l’incidence du cancer du sein en France (+?2,5 % par an) touche de façon équivalente toutes les tranches d’âge. Parmi les 40 000 à 50 000 femmes atteintes chaque année, 7 % ont moins de 40 ans avec souvent, au sortir de la phase aiguë de la maladie, un projet de maternité. L’enquête menée par l’AFACS, entre 2006 et 2007, s’est intéressée aux aspects psychosociaux de ces grossesses après cancer. Elle a porté, sous la forme d’un questionnaire envoyé par voie postale, sur 209 femmes qui ont eu, en moyenne, un cancer du sein vers 30 ans et leur grossesse trois ans et demi après.
Ce sont les femmes qui ont, en majorité, découvert leur tumeur (74 %). Les chiffres concernant les traitements sont « le reflet des habitudes datant de la fin des années 1990 », commente l’association : 9,5 % des femmes ont dû subir une ablation du sein, 76 % ont eu une chimiothérapie, 90,4 % une radiothérapie et 27 % une hormonothérapie. La moitié d’entre elles avaient déjà été enceintes avant le cancer et avaient au moins un enfant.
Contre-indications trop larges.
Un an après le cancer, sur les 262 grossesses recensées pour ces 209 femmes, on dénombre 214 accouchements pour la naissance de 220 enfants. Pour les 2/3 des grossesses, les femmes déclarent que, avant celle-ci, leur médecin avait parlé de contraception ou de contre-indication à une grossesse. Ces contre-indications devaient durer entre deux et cinq ans pour 81 %, tandis que 9 % recommandaient de ne plus jamais être enceintes. Or ces recommandations ne sont pas toujours « en correspondance avec la science : près de 10 % d’entre eux contre-indiquent ici définitivement la grossesse alors que les études médicales consacrées à ce sujet ne montrent pas d’influence négative de la grossesse sur le pronostic. Le délai avant d’entreprendre une grossesse fait aujourd’hui l’objet d’un consensus : ce délai est proportionnel au risque individuel de chaque femme », rappelle l’association.
Les grossesses sont le plus souvent survenues spontanément, dans un délai normal, sans aide médicale excepté pour trois femmes. Sur les 209 femmes, 164 n’ont eu qu’une seule grossesse après le cancer du sein. Elles étaient alors âgées de 35 ans en moyenne. Selon l’association, « le délai de trois ans et demi est un délai raisonnable pour mettre en œuvre le projet de grossesse dans ce contexte pour les tumeurs de bon pronostic ». Le taux de césarienne (33,5 %) est bien plus élevé que dans la population courante (15 % à la même époque contre 25 % aujourd’hui). Concernant les récidives, 12 femmes en ont déclaré 1 pendant la grossesse et 8 dans les 12 mois ayant suivi la grossesse. À plus d’un an après la grossesse, on dénombre 20 récidives (analyse sur 148 grossesses).
L’étude de l’AFACS confirme que, « sur les femmes qui ont participé au questionnaire, on observe que le taux de récidives attendu n’est pas supérieur si grossesse ». La qualité de vie depuis la grossesse a également été étudiée sur un effectif de 188 femmes. Globalement, la grossesse a rendu ces femmes à 93 % « très heureuses » et à 5,8 % « plutôt heureuses », même si elles ont été 44 % à déclarer consulter ou avoir consulté un psychiatre ou un psychologue.
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