« LES PHARMACIENS D’OFFICINE ont un rôle à jouer », lance le Pr Serge Hercberg. Médecin, chercheur à l’INSERM et directeur du Centre de recherche en nutrition humaine d’Île de France, il est à l’initiative de NutriNet-Santé, une grande enquête épidémiologique qui veut étudier les us et coutumes alimentaires de 500 000 volontaires, les nutrinautes, pendant au moins cinq ans. A ses yeux, l’officinal est incontournable, « pour le développement de la récolte d’informations et par ses connaissances scientifiques traduites en recommandations qui en font un vecteur important en santé publique ».
L’objectif ? Étudier les comportements alimentaires et leurs déterminants en fonction de l’âge, du sexe, des conditions socio-économiques, du lieu de résidence, etc., mais aussi analyser les relations entre les apports alimentaires, l’activité physique, l’état nutritionnel et la santé de la population française.
« L’étude est disponible sur Internet. Le kit de base comprend cinq questionnaires qu’il faut avoir complétés dans les 21 jours après son inscription. Les nutrinautes seront ensuite régulièrement sollicités pour répondre à des questionnaires. Un échantillon de nutrinautes se prête également à un examen clinique et une prise de sang », explique le Pr Hercberg.
Public varié.
Démarrée le 11 mai 2009, l’étude compte plus de 174 000 inscrits grâce à diverses campagnes à travers les médias (télévision, radio, presse régionale, nationale, professionnelle), des affichages, des relais sur des sites Internet, etc. Afin d’inciter les pharmaciens à participer et à inviter les patients à participer, un nouveau partenariat vient de voir le jour avec le Comité pour la valorisation de l’acte officinal (CVAO). Celui-ci se charge en effet de motiver les officines à s’engager dans cette action de santé publique dans la nutrition. Pour le CVAO, l’implication du pharmacien doit être une évidence. « En vous impliquant dans NutriNet-Santé, vous permettrez d’élargir le recrutement en touchant un public varié en termes d’âge, de caractéristiques socio-économiques et géographiques. De plus, le contact privilégié que vous entretenez avec vos patients permettra d’accompagner leur participation dans l’étude NutriNet-Santé et de limiter ainsi l’abandon que l’on peut habituellement observer au fil du temps dans les études de cohorte de longue durée de ce genre. » En participant, chacun apporte sa pierre à la recherche et à l’amélioration des connaissances.
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