Quelques définitions
Le stress est une réaction qui permet à l’organisme de mobiliser ses ressources face à une stimulation extérieure physique, psychique ou sensorielle, telle qu’une tâche à accomplir ou un danger à affronter. Plutôt stimulant dans un premier temps, il peut entraîner des troubles psychiques et physiques importants s’il devient chronique.
Ses origines peuvent être multiples. Le manque d'exercice physique, ou une alimentation peu équilibrée en sont des causes biologiques. Des changements physiologiques tels que la puberté, la ménopause, la vieillesse ou la grossesse peuvent aussi en être à l’origine. Il peut également être causé par des pressions sociales et culturelles comme un changement de situation sociale ou un changement radical de son quotidien (perte d’un proche, changement d'emploi, mariage). La pression au travail ou le manque de moments de détente sont aussi souvent mis en cause. Le manque de confiance en soi ou des difficultés relationnelles, également fréquemment évoqués, sont des causes dites psychodynamiques du stress.
L'anxiété est un état affectif caractérisé par un sentiment d'insécurité, la crainte d'un danger mal défini qui peut devenir pathologique lorsqu'il atteint une certaine intensité. Elle peut aussi constituer une réaction émotionnelle d'alerte face à une situation bouleversante (deuil, divorce, grossesse, déménagement, perte d'emploi,...), qui peut provoquer des crises d'anxiété, ou une anxiété soutenue plus diffuse.
On distingue les attaques de paniques caractérisées, ou crises d’angoisse, par le fait que le sujet ressent un sentiment de menace, a peur de devenir fou ou de ne plus se contrôler, croit qu'il va mourir. Les signes de ce malaise sont une sensation d'étouffement, des étourdissements, des vertiges, une tachycardie, des tremblements, des nausées ou douleurs abdominales, des sueurs, une sensation d'engourdissement, des bouffées de chaleur ou des frissons, ou encore une douleur thoracique. Ces crises peuvent durer de quelques minutes à plusieurs heures,
Le trouble anxieux généralisé (TAG) se traduit quant à lui par une anxiété permanente face à l'avenir, une peur systématique de l'imprévu. L’appréhension permanente d’un imprévu empêche le sujet de se réjouir face à un événement positif futur. Environ 2 à 5 % de la population seraient concernés. Ce TAG peut évoluer vers une dépression s'il n'est pas traité.
Un peu de physiopathologie
Le stress se décompose en trois phases : alarme, résistance, épuisement.
D’abord une phase de choc intervient au moment où le stimulus "stressant" apparaît : le rythme cardiaque s’accélère, le tonus musculaire et la glycémie s’effondrent.
L’organisme tente alors de s’adapter à la situation. Quelle que soit la nature du stimulus, la réponse biologique de l’organisme est invariablement la même : le système nerveux envoie un message à l’hypothalamus qui, en agissant sur la glande médullosurrénale, libère de l’adrénaline. Celle-ci fournit à l’organisme l’énergie dont il a besoin en augmentant le rythme du cœur, donc son débit, pour mieux oxygéner les muscles et les tissus, et en facilitant la libération du sucre et des graisses par le foie. C’est un premier stade où la mémoire et la réflexion sont améliorées. Les pupilles se dilatent, l’acuité visuelle est meilleure.
Si le stimulus persiste, on entre dans une phase de résistance. L’organisme, en état d’alerte, tente de capitaliser d’autres ressources afin de trouver un nouvel équilibre. Il se met à secréter d’autres hormones : l’endorphine aux vertus apaisantes, le cortisol, la dopamine, ou la sérotonine. À ce stade, le stress est considéré, d’un point de vue biologique, comme un agent stimulant bénéfique pour l’organisme, qui lui permet de réagir pour survivre à des situations pouvant le mettre en danger.
Si le stress perdure, l’organisme devient incapable de faire face car les dépenses énergétiques nécessaires sont trop importantes. On passe alors à une phase d’épuisement. Les défenses immunitaires diminuent, rendant le sujet extrêmement sensible aux agressions extérieures. Un état de tension excessive s’installe. Apparaissent alors la fatigue, la colère, voire même la dépression.
L'exposition prolongée au stress augmente les risques de maladies cardiaques, d'obésité, d'anxiété, de dépression et de problèmes de mémoire. L’inquiétude constante aboutit à une perte d'objectivité et de la capacité de jugement. Des symptômes émotionnels, tels qu’une agitation, de l’irritabilité, une impatience, une sensation de fatigue et une incapacité à se détendre sont fréquents. Un sentiment d'isolement et de solitude s’installe, aboutissant dans le pire des cas à une dépression A l’officine, les symptômes physiques dont se plaignent les personnes stressées ou anxieuses sont des maux de têtes, un mal de dos, des tensions musculaires, une diarrhée ou au contraire de la constipation, des nausées.
Des symptômes comportementaux peuvent aussi permettre de mettre en évidence un état de stress ou d’anxiété : boulimie ou anorexie, insomnie ou hypersomnie, abus d'alcool, de tabac, ou de médicaments, suractivité dans certains domaines (sport, shopping...), ou encore habitudes nerveuses (se ronger les ongles).
Les mots du conseil
Le traitement du stress et de l’anxiété est souvent simple en théorie, mais plus compliqué à mettre en œuvre : il « suffit » d’identifier la cause, et de l’éliminer pour chasser le trouble. Le plus souvent, les symptômes sont passagers et il n'est pas nécessaire de consulter un thérapeute. À condition de ne pas négliger le problème et de ne pas attendre qu'il empire.
Il faut adopter un style de vie le plus équilibré possible. Il faut aussi apprendre à se socialiser, notamment en tentant de surmonter ses craintes du ridicule et de s’ouvrir aux autres.
Dans le cas d’un stress post-traumatique, il est recommandé de parler de l'événement traumatisant pour libérer son angoisse et prévenir les séquelles psychologiques.
On peut également tenter de se calmer, essayer de se détendre en respirant lentement, ou en faisant des exercices de relaxation. Un bain chaud, écouter sa musique préférée, partir en promenade est autant de moyens simples de se détendre efficacement.
L'humour est également un bon moyen de désamorcer l'anxiété, car le rire aurait la vertu de ralentir le rythme cardiaque.
Il n'existe pas de recettes pour prévenir le trouble panique, mais le simple fait de se rendre compte de l’amplification des conséquences de ses symptômes anxieux, permet d’atténuer son état d’anxiété. Pour cela, il faut d’abord être capable d’identifier les causes de son stress, afin de tout mettre en œuvre pour réduire ce stress.
Une consultation médicale permet d’écarter l’hypothèse d’une autre origine de ses symptômes. En effet, certains médicaments ou certaines maladies peuvent provoquer des symptômes proches de ceux de l'anxiété, comme une tachycardie, des nausées ou de la nervosité.
La psychothérapie, et en particulier la thérapie cognitive comportementale, est un traitement très efficace contre le trouble anxieux généralisé. La thérapie cognitive permet d'examiner le décalage entre la perception du monde et la réalité de la situation. Les pensées négatives conduisant à des émotions négatives, le but de la thérapie cognitive comportementale est de modifier ces pensées négatives avant qu'elles ne déclenchent des problèmes psychologiques.
Les produits conseil
Le magnésium intervient dans le fonctionnement neuromusculaire. Son déficit, fréquent, peut causer nervosité, irritabilité, fatigabilité, crampes musculaires ainsi que des difficultés d'endormissement et de concentration, notamment en cas de surmenage. La vitamine B6 complète l'activité relaxante et rééquilibrante du magnésium. Les besoins en magnésium varient en fonction de l'âge et du sexe, et augmentent particulièrement chez les femmes enceintes, les femmes allaitantes et chez les personnes âgées.
En phytothérapie, la valériane aide à combattre la nervosité et à améliorer la qualité du sommeil. Les sommités fleuries de l’aubépine, récoltées pour leur richesse en flavonoïdes, permettent de lutter contre les états de nervosité et d'irritabilité, Quant à la passiflore, ses feuilles sont utilisées pour leurs propriétés relaxante et apaisante.
L’homéopathie est particulièrement adaptée aux états de stress et aux maux qui en découlent. Ignatia est par exemple efficace pour faire face à des contrariétés répétées. Dans le cas d’anxiété d’anticipation, comme un examen, Gelsémium apaise les émotions. En cas de choc affectif brutal, Arnica montana agit sur la douleur psychique.
Quant aux oméga 3, issus des huiles de poissons des mers du sud, ils auraient des bienfaits sur l’équilibre émotionnel et nerveux.
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