Une vaste étude Cochrane vient d'évaluer l'intérêt des antidépresseurs dans la prise en charge des douleurs chroniques. Un médicament, la duloxetine (Cymbalta et génériques), se distingue parmi les 25 antidépresseurs passés en revue.
Alors que jusque-là peu de preuves témoignaient de l'efficacité des antidépresseurs sur les douleurs chroniques, les auteurs de l'étude Cochrane publiée ce 10 mai, ont trouvé intéressant de compiler 176 études réalisées sur un total de quelque 30 000 patients. Ils se sont ainsi penchés sur les bénéfices potentiels de 25 antidépresseurs dans cette indication. « La duloxetine est le seul antidépresseur dont (l'intérêt) est indubitable contre la douleur chronique », conclut leur travail publié dans la base de données Cochrane.
Il faut dire que les opioïdes, longtemps prescrits contre ce type de douleurs (douleurs qui perdurent au-delà de plusieurs mois, parfois sans cause physiologique précise), sont désormais un peu délaissés en raison du risque avéré d'addiction et d'overdoses parfois mortelles. Malgré leur faible degré de preuve quant à l'efficacité dans cette indication, les médecins se tournent vers les antidépresseurs, dans l'idée que ces molécules, développées pour agir sur l'humeur, sont aussi efficaces face à la douleur.
Selon l'étude Cochrane, seule la duloxetine apparaît comme ayant un bénéfice incontestable, même si les auteurs soulignent le manque de données sur ses effets secondaires à long terme. Un autre antidépresseur, le milnacipran (Ixel et génériques), semble avoir des effets avérés mais avec moins de certitude. Pour le reste, l'étude conclut à un manque de données probantes, notamment sur l'amitriptyline (Laroxyl, Elavil), l'un des antidépresseurs les plus prescrits contre la douleur chronique.
Malgré ces résultats, les chercheurs ont appelé les patients à ne pas arrêter leur traitement sans avis médical. Ce serait « vraiment dangereux », a souligné la principale auteure de l'étude, la spécialiste de la douleur Tamar Pincus, rappelant qu'un sevrage brusque peut avoir des effets délétères.
Avec l'AFP.
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