En Europe, 5 à 8 % des enfants développent une allergie alimentaire, avec des symptômes respiratoires, digestifs ou de l’urticaire. De plus, les données épidémiologiques suggèrent une augmentation de la prévalence des formes sévères chez l’enfant, en particulier dans la tranche d’âge 0-4 ans.
Or « le pharmacien tient un rôle important dans la prise en charge des allergies alimentaires, en relation avec le médecin », a indiqué l’Académie de pharmacie lors d’une séance dédiée à cette pathologie. Il peut aider à l’identification des symptômes évocateurs d’allergie alimentaire, orienter vers les associations de patients, mais aussi - et surtout - il participe à la formation du patient en lui expliquant l’utilisation des stylos auto-injecteurs d’adrénaline, des bronchodilatateurs ou encore des chambres d’inhalation. Toutefois, pour bien réaliser sa mission d’éducation thérapeutique, le pharmacien manque de matériel. Pour y remédier, l’Académie de pharmacie souhaite que « les laboratoires pharmaceutiques mettent à disposition de chaque officine des auto-injecteurs factices de démonstration pour chacune des spécialités concernées ». De plus, l’instance rappelle que « les auto-injecteurs d’adrénaline prescrits ne devraient pas être substituables, mais qu’en cas d’indisponibilité, une information sur le dispositif de substitution doit systématiquement être délivrée par le pharmacien ».
Par ailleurs, il importe de « dédramatiser l’usage de l’adrénaline auto-injectable en intramusculaire, de façon à l’utiliser le plus rapidement possible en cas de nécessité et de rassurer le patient et son entourage sur la facilité de son mode d’emploi », martèlent les Sages. Pour cela, ils préconisent de développer un outil éducatif simple, destiné au pharmacien d’officine et à délivrer au patient, aux parents, voire aux enseignants d’un enfant avec une prescription d’un auto-injecteur d’adrénaline. On pourrait également mettre à disposition du pharmacien d’officine et des patients, des informations sur les signes cliniques de l’anaphylaxie.
Enfin, l’information concernant les allergènes sur les aliments et produits transformés est insuffisante. Pour l’Académie, il faut améliorer leur étiquetage en l’uniformisant et en précisant les quantités d’allergènes qu’ils sont susceptibles de contenir.
Du 23 au 31 décembre
Menace d’une nouvelle fermeture des laboratoires d’analyses médicales
Addictions
La consommation de drogues et d’alcool en baisse chez les jeunes
Crise sanitaire : le malaise des préparateurs
3 questions à…
Christelle Degrelle