Affaire Lactalis : les salmonelles n'étaient pas recherchées lors des contrôles

Publié le 19/04/2018
Salmonelle

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Crédit photo : Phanie

Dans l'affaire Lactalis qui a entraîné la contamination de 38 nourrissons en France et la fermeture de l'usine de Craon, les contrôles de l'État sur les produits infantiles sont pointés du doigt : les salmonelles ne font pas partie des agents pathogènes recherchés lors des contrôles.

Les déclarations de Laurence Deflesselle mardi à la commission parlementaire chargée, de son nom complet, « de tirer les enseignements de l’affaire Lactalis et d’étudier à cet effet les dysfonctionnements des systèmes de contrôle et d’information, de la production à la distribution, et l’effectivité des décisions publiques » ont fait l'effet d'une bombe. La directrice départementale interministérielle adjointe et coordinatrice du pôle protection des populations de la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP) de Mayenne explique que les contrôles ciblent les pesticides, les métaux lourds et les mycotoxines, mais pas les salmonelles. Autrement dit, les contrôles auraient pu être encore plus nombreux - la DDCSPP ayant réalisé 16 interventions entre 2005 et 2017 à l'usine de Craon - « on n'aurait rien trouvé », affirme Laurence Deflesselle. Dans un entretien au quotidien « Ouest France », elle précise : « Les instructions nationales n’avaient pas retenu la recherche de salmonelle pour la catégorie des produits infantiles. Je ne sais pas pourquoi, je n’étais pas là à l’époque. »

Au lendemain de cette audition, c'était au tour d'une épidémiologiste de Santé publique France, le Dr Nathalie Jourdan-Da Silva, d'être entendue par la commission parlementaire. Alors que des lots de lait infantile contaminés à la salmonelle ont été rappelés dans 85 pays, seulement trois cas de salmonelloses à l'étranger ont été signalés. « À notre connaissance, il y a eu deux cas confirmés en Espagne et un cas en Grèce. On peut s'étonner, avec 38 cas en France », note l'épidémiologiste, tout en soulignant que « les systèmes de surveillance » diffèrent d'un pays à l'autre et que « la France a un système très performant ».

La commission d'enquête poursuit ses auditions, elle réitère son souhait d'entendre le PDG de Lactalis, Emmanuel Besnier, ainsi que trois dirigeants de la grande distribution : Michel-Edouard Leclerc, Alexandre Bompard (Carrefour) et Régis Degelcke (Auchan).


Source : lequotidiendupharmacien.fr