Si, dans l'ensemble, la santé bucco-dentaire des Français s'est heureusement améliorée, elle est loin d'être parfaite. La peur du dentiste et le coût des soins n'expliquent pas tout ; la méconnaissance, en particulier des liens entre santé générale et santé bucco-dentaire, joue aussi un rôle.
Les chiffres issus de l'enquête on line réalisée par l'UFSBD à l'occasion de la 2e édition de la campagne de sensibilisation « Le printemps du sourire » sont à cet égard éloquents. Seulement 59 % des personnes qui ont répondu (71 % de femmes comme d'habitude) savent qu'une mauvaise santé bucco-dentaire retentit sur la santé globale. D'ailleurs, parmi celles et ceux qui déclarent avoir des problèmes dentaires, 85 % se considèrent cependant en bonne santé générale ! Autre chiffre parlant : 9 personnes sur 10 souffrant des gencives ou d'halitose ne voient pas le rapport avec la santé globale et se trouvent bien portantes. Comme si la sphère buccale était déconnectée ou détachée du reste du corps… Plus inquiétant encore, ces signes ne semblent même pas les alerter sur leur état de santé bucco-dentaire : 49 % de ceux qui ont des gencives rouges, enflées et/ou douloureuses, 63 % de ceux qui saignent des gencives à chaque brossage et 56 % de ceux qui ont mauvaise haleine ne réagissent pas ou peu ! « On pense souvent qu'avoir des mauvaises gencives ce n'est pas grave, ou encore que l'halitose est due à un problème de digestion. Or, au quotidien, dans 95 % des cas, une mauvaise haleine est liée à une mauvaise hygiène bucco-dentaire », commente le Dr Sophie Dartevelle, chirurgien-dentiste, présidente de l'UFSBD.
D'après cette même enquête, les Français méconnaissent les maladies parodontales : 50 % des personnes interrogées n'ont jamais entendu parler de parodontite. Plus précisément, 64 % des 20-29 ans mais c'est assez logique à cet âge, en revanche 39 % des plus de 60 ans, ce n'est pas normal…
Encore un effort !
Les interactions entre maladies buccodentaires, notamment parodontales, avec des pathologies potentiellement graves sont pourtant prouvées. Certaines maladies générales favorisent l'apparition ou la progression de maladies bucco-dentaires (diabète, cancers…). À l’inverse, les maladies bucco-dentaires, peuvent avoir des répercussions sérieuses sur la santé globale : maladies cardiovasculaires, articulaires, pulmonaires, accouchements précoces… Bref, conclut Sophie Dartevelle, « personne ne peut dire qu'il est en bonne santé s'il n'a pas une bonne santé bucco-dentaire ».
Autre point intéressant de l'enquête, le sentiment d'avoir une bonne santé bucco-dentaire est directement lié à l'adoption de bons comportements : consulter un dentiste une fois par an, bénéficier d'un détartrage annuel et se brosser les dents deux fois par jour. Comme si c'était un passeport, une garantie. Or c'est bien, mais insuffisant. Tout d'abord parce qu'il y a brossage et brossage : pendant 2 minutes, du rose vers le blanc, toutes les dents sans oublier le dessus. Et d'autres gestes ont leur importance : utiliser un dentifrice fluoré et du fil dentaire ou des brossettes pour les espaces interdentaires, manger varié et équilibré et, en complément, mastiquer du chewing-gum sans sucres quand on n'a pas le temps de se laver les dents, à midi au travail par exemple. Quant au bain de bouche quotidien, il fait manifestement peu partie de l'arsenal bucco-dentaire quotidien : seulement 19 % des personnes interrogées l'utilisent une fois par jour, 32 % une fois par semaine et 6,5 % quand elles ont mal. Les idées reçues freinent son utilisation : 26 % d'entre elles pensent en effet que c'est dangereux tous les jours. Pour Sophie Dartevelle « il y a un vrai besoin de pédagogie pour différencier le bain de bouche traitant du bain de bouche quotidien ».
* En partenariat avec les Laboratoires Pierre Fabre Oral Care.
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