LA PRISE EN compte de la douleur animale, dans un cadre thérapeutique, est assez récente en France. Elle remonte à une dizaine d'années seulement. Différents traitements antalgiques dédiés au chien, au chat et au cheval ont ainsi vu le jour depuis le début de la décennie. Au plan du marketing, ce segment est devenu l'un des plus dynamiques du marché vétérinaire. Il représente 17,5 millions d'euros en France, contre l'équivalent de 55 millions d'euros en Angleterre, pays bien plus avancé dans le soulagement de la douleur animale. Il existe pourtant des moyens de détecter cette douleur, qui s'exprime dans le comportement de nos amis à 4 pattes. Et certaines situations, comme une intervention chirurgicale, engendrent forcément la souffrance du chat ou du chien. La douleur périopératoire est source de complications parfois sévères (défaillance cardiaque, immunodépression, retard de cicatrisation de plaie, etc) et peut mener l'animal au trépas. Au cours de l'opération, la douleur intense est soulagée par des antalgiques, comme les morphiniques. Une nouvelle référence est désormais disponible en périopératoire et aussi en traitement de douleurs chroniques. Il s'agit d'Onsior, qui vient d'être lancé par Novartis Santé Animale. La filiale vétérinaire du groupe suisse avait déjà mis sur le marché Deramaxx (déracoxib), un anti-inflammatoire sélectif des enzymes cox-2, mais uniquement destiné au chien. L'un des atouts de son nouvel AINS est qu'il est indiqué dans le traitement de la douleur et de l'inflammation chez le chien, mais aussi chez le chat. Lancé sur le marché européen, Onsior se présente d'ailleurs comme le premier coxib adapté au chat. Son principe actif, le robenacoxib, est dérivé du diclofénac. En inhibant de façon sélective les enzymes cox-2, responsables de la douleur, il présente une bonne tolérance au plan gastro-intestinal, rénal et plaquettaire.
Tolérance à long terme.
L'administration se fait une fois par jour. Après absorption, le médicament passe dans le sang et se concentre dans les tissus inflammés, y persistant plus longtemps que dans le compartiment sanguin (trois fois plus en moyenne). Le robenacoxib est disponible en présentation injectable ou orale. Le dosage est identique chez le chien et le chat, soit 1 mg/kg pour les comprimés et 2 mg/kg pour la solution injectable. Les comprimés sont dosés à 6 mg pour le chat et à 5, 10, 20 et 40 mg pour le chien. Ils ne sont pas sécables, mais de petite taille, pour en faciliter l'administration. Des agents aromatiques (goût bœuf pour le chien) ou d'appétence (levure chez le chat) ont été ajoutés à la composition. La forme comprimés s'adresse au traitement de la douleur et de l'inflammation qui, chez le chat, ont pour origine des troubles musculo squelettiques, en phase aiguë. La durée du traitement est alors de 6 jours maximum. Chez le chien, il s'agit de l'arthrose chronique, sans limitation de durée de traitement. « La tolérance du produit à long terme rassure les vétérinaires », estime Randall Cheippe, président de Novartis Santé Animale France. Par son action sélective, cette nouvelle génération d'AINS présente des actifs aussi efficaces que les anti-inflammatoires plus anciens, mais avec un meilleur profil de tolérance. Le robenacoxib est déjà commercialisé, mais pas encore référencé par tous les répartiteurs. Il ne peut être délivré que sur ordonnance d'un vétérinaire.
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