Après avoir reçu une patiente blessée par une mystérieuse créature aquatique, un officinal franc-comtois a tenu à informer la population locale sur les réseaux sociaux. Malmené par certains internautes, le pharmacien ne s'est pas fait que des amis et n'oubliera pas l'affaire de sitôt.
Malgré la canicule observée en ce mois de juillet, un pharmacien de Franche-Comté risque bien de se passer de baignade durant tout l'été. Le 13 juillet, cet officinal reçoit la visite d'une patiente qui vient d'accomplir quelques longueurs dans l'étang de Brognard, à quelques kilomètres de là. La septuagénaire, qui arrive tout droit du cabinet du médecin, est sortie de l'eau avec une impressionnante plaie au niveau de la jambe.
En observant sa blessure, le pharmacien estime qu'il est de son devoir d'alerter la population locale de l'existence d'un danger potentiel dans les eaux de l'étang de Brognard. Il publie le post suivant sur Facebook : « Faites attention quand vous vous baignez, dans le lac de Brognard. Une cliente de la pharmacie s'est fait mordre à la jambe, alors qu'elle nageait, sans doute par un très gros poisson-chat, le samedi 13 juillet 2019, mais vu la taille et la profondeur des morsures, cela pourrait être un autre type de poisson ? ». Il est alors loin de se douter de ce qui l'attend…
Partagé plus de 1 200 fois le message déclenche des réactions délirantes ou ironiques chez certains commentateurs, qui n'hésitent pas à évoquer des « lâchers de méduses », des « attaques de piranhas », ou même des « requins remontant des rivières ». Le pharmacien reçoit surtout un appel de la base de loisirs, pas franchement ravie de l'initiative prise par ce dernier. Un article dans le quotidien régional « L'Est républicain » est publié dans la foulée. L'affaire s'emballe. Certains reprochent à l'officinal de faire inutilement paniquer la population locale et d'avoir relayé des informations infondées.
Face à un tel déferlement, l'officinal, « bouleversé » selon ses propres mots, publie la photo de la plaie, en guise de justification, le 15 juillet : « Face à l'avalanche de réactions mettant en doute ma sincérité, voilà la photo de sa jambe 24 heures après, avant qu'une infirmière ne commence à la soigner. Je ne souhaite à personne d'avoir des enfants ou des petits enfants avec de telles blessures ! », poste-t-il, vexé par les railleries dont il fait l'objet.
À l’heure actuelle, ni le médecin généraliste, ni l'infirmière n'ont toutefois été en mesure d'identifier l'origine de la blessure subie par la nageuse infortunée. Si le chef du poste de secours de la base nautique évoque une possible « allergie provoquée par les aiguillons d’un poisson-chat », cela ne reste qu'une hypothèse. L'amoxicilline prescrite dans un premier temps par le médecin n'a en tout cas pas eu l'effet escompté. Le responsable de la plaie, lui, barbote toujours en toute quiétude. En attendant de débusquer un requin d'eau douce, le « pharmacien lanceur d'alerte » aura au moins appris à se méfier des nombreux requins présents sur les réseaux sociaux.
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Françoise Amouroux
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