Le mystère des hécatombes d’oiseaux

Tombés du ciel

Publié le 17/01/2011

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EN UN BATTEMENT d’aile, la nouvelle a fait le tour du monde. Le premier jour de l’année 2011, près de 5 000 oiseaux étaient littéralement tombés du ciel dans l’état américain de l’Arkansas. Dans les jours qui ont suivi, en Suède, en Grande-Bretagne ou au Japon, d’autres plumes s’étaient brisées au sol au terme d’un dernier vol fatal. Aussitôt relayées par les médias, et amplifiées par internet, ces événements étonnants ont très vite donné lieu à de multiples hypothèses, de la plus scientifique à la plus farfelue, sans oublier de titiller la fibre mystique de quelques illuminés. « Les bêtes des champs et les oiseaux du ciel ; même les poissons de la mer disparaîtront » ont ainsi rappelé ces derniers en citant un extrait de la Bible (Livre d’Osée, chapitre IV, verset 3). Selon eux, cela ne fait pas de doute, l’hécatombe aviaire n’est pas moins qu’un message annonciateur de l’apocalypse. Plus pragmatiques, les spécialistes de la faune interrogés ont plutôt évoqué l’effet de panique qui aurait été provoqué par les feux d’artifices de la nuit du réveillon, hypothèse jugée la plus plausible. Tandis que d’autres, moins suivis, ont vu dans le phénomène les effets dévastateurs de tests menés par l’armée américaine, ou ceux d’aérosols chimiques, voire de pluies de météorites… Enfin, une dernière explication livrée par le Centre national pour la faune de l’Institut de géophysique américain (USGS), réduit à zéro l’épaisseur du mystère : « Par rapport à une semaine normale, ce qui s’est passé n’est pas si inhabituel », a ainsi estimé Kristen Schuler, de l’USGS. Que l’attraction terrestre reprenne de temps à autre ses droits sur le vol insolent des oiseaux, ne devrait donc pas tant nous étonner. En Roumanie, le dernier atterrissage forcé de quelques centaines d’étourneaux avait en tout cas une explication plus triviale : l’autopsie des malheureux volatiles a en effet montré qu’ils avaient un peu trop forcé sur le marc de raisin… Boire ou voler, il faut choisir !

› DIDIER DOUKHAN