Selon la loi (l’article L411 du code de l’environnement et l’arrêté du 23 avril 2007, modifié le 15 septembre 2012), conserver chez soi un hérisson blessé pour le soigner est totalement interdit car cela équivaut à garder un animal protégé. Vous devez donc l’emmener dans un centre de sauvegarde habilité. Toutefois si un hérisson élit domicile sur votre terrain, il peut y rester dans la mesure où vous respectez sa tranquillité, ne le nourrissez pas, ne le blessez pas (tondeuse, râteau ; couvrez la piscine, il peut tomber !) et ne le considérez pas comme un (nouvel) animal de compagnie (NAC).
Un peu de biologie
Animal sauvage, nocturne et insectivore, le hérisson est très sensible au froid. Dès l’automne, il commence à faire des réserves adipeuses pour hiberner (début novembre/fin mars, lorsque les températures sont inférieures à 10 °C). Au printemps (et jusqu’en septembre), il recherche un partenaire pour s’accoupler. La gestation (1 mois) se termine par la naissance de 4 à 5 petits aveugles, roses et nus (sans piquants) qui restent 3 semaines dans le nid avec leur mère avant de sortir. La mère les allaite pendant 2 mois. Cohabitant fort bien avec l’homme, il n’est pas rare d’en voir sur le bord de la route ou qu’il se fraye un chemin jusque dans votre jardin en quête de nourriture. Que faire alors ?
Primum non nocere !
Légalement, vous ne pouvez intervenir ! La première chose à faire est donc de l’observer de loin pour voir s’il est en « souffrance » et a besoin d’aide ou s’il va bien et doit seulement passer son chemin.
Un hérisson actif qui trottine sur le bord de la route ou traverse votre jardin la nuit est généralement en bonne santé : dans ce cas, admirez-le et n’intervenez pas ! Animal nocturne, son observation en plein jour est assez rare à moins qu’il ait été dérangé et se déplace activement pour trouver un nouvel abri : là encore n’intervenez pas. En revanche, la présence, en plein jour, d’un hérisson immobile dans votre jardin ou en forêt est moins « normale ». Approchez-vous légèrement pour l’examiner de loin. Il devrait se mettre en boule et siffler (phénomène de défense). Si c’est le cas, éloignez-vous un moment puis revenez. Il devrait être parti. S’il n’a toujours pas bougé il y a un souci ! Appelez le vétérinaire qui vous orientera vers ses confrères spécialistes de la faune sauvage : légalement, ils sont les seuls habilités à soigner les espèces protégées (PS : avoir cette liste en officine peut aider des personnes trouvant un animal sauvage en détresse). Toutefois il y en a très peu et s’ils ne sont pas joignables dans l’immédiat (week-end, jour férié, etc.), vous pouvez agir en attendant de leur amener l’animal.
Comment manipuler un hérisson et donner les premiers soins ?
Le hérisson étant recouvert de poils très durs (piquants), commencez par mettre des gants de jardinage (ou prenez un torchon) pour le manipuler sans vous blesser ! Ne le mettez pas sur le dos, mais sur ses pattes ou debout pour voir le ventre.
Les puces (spécifiques d’espèces, pas de crainte pour l’homme) ou les tiques sont fréquentes, mais rarement responsables du problème. En revanche la présence de mouches, œufs ou larves (asticots) signe une blessure et la ponte de ces insectes à l’intérieur ou à proximité des plaies. Une fois sortis, les asticots vont se nourrir du hérisson entraînant sa mort ! Il est donc indispensable de le protéger des mouches et de retirer au plus vite les œufs (avec une brosse à dents sèche) ou les asticots (à la pince à épiler) qui, très nombreux, se logent dans des endroits difficiles d’accès (pattes, ventre, derrière les oreilles, près des yeux). C’est une urgence vitale !
Le hérisson craint le froid, d’autant plus qu’il est jeune. En automne/hiver, s’il est mal en point, réchauffez-le en confectionnant un abri avec un carton : disposez une couche de journaux (ou une litière de feuilles en automne), une bouillotte tiède recouverte d’un linge, le hérisson puis un tissu en polaire. Ne pas oublier de pratiquer des trous dans le carton pour laisser passer l’air. Cette boîte permettra son transport au centre de soin.
Il n’est pas conseillé de le nourrir (insectes, escargots/limaces). Néanmoins, si vous devez attendre 24-48 heures avant de l’emmener au centre de soin, proposez-lui des croquettes pour chat et de l’eau fraîche sucrée à l’aide d’une petite seringue. Jamais de lait de vache. Éventuellement, du lait pour chaton si c’est un jeune (appelez le vétérinaire pour lui demander la dose).
Si vous trouvez un très jeune hérisson « actif » recherchez le nid pour l’y replacer, il doit être à proximité (mais il faut le faire dans les 24 heures ; passé ce délai la mère abandonne les petits). Ses chances de survie sont d’autant plus grandes qu’il est élevé par sa mère, qu’il est âgé, que le climat est clément (pas de gel). En hiver, elles sont extrêmement faibles. Si le jeune est couché sur le ventre ou sur le côté appelez d’urgence le centre de soins.
En conclusion, en France vous ne pouvez pas avoir un hérisson de compagnie et s’il est mal en point, vous devrez au plus vite le confier à un centre habilité.
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Françoise Amouroux
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