Différences anatomiques
Le phlébotome est un petit moucheron (Sandfly en anglais ou mouche des sables) à peine visible à l’œil nu (2-3 mm ; Conseil : seule une moustiquaire à mailles ultra-fines < 200 trous/pouce2, peut l’arrêter). Il est velu, bossu, de couleur jaune avec de gros yeux noirs et des ailes dressées en V au repos. En grec « phlébo » « tome » signifie « qui coupe les veines » d’où la piqûre douloureuse ! (Y penser si l’animal semble réagir à des piqûres en promenade).
Le moustique, plus gros (env. 5 mm), est bien visible à l’œil nu ; ses ailes sont dans le prolongement de son corps au repos ; il porte de longues antennes. Sa piqûre n’est généralement pas douloureuse sauf celle d’Aedes albopictus, mais démange légèrement.
Différence d’habitat/de cycle
Le phlébotome a besoin de chaleur (± 25 °C) et d’humidité (70-90 %) pour se développer. Il vit au sud de la Loire, surtout sur le pourtour méditerranéen et remonte, avec le réchauffement climatique, le long du Rhône et du Lot. Il a besoin d’un sol riche en matières organiques pour se développer (et non pas d’eau) ; il vit principalement dans des terriers (lagomorphes, rongeurs), des fissures de murs ou murets de pierre, des caves sombres et humides, des bâtiments d’élevage. Une fois dans son repaire, il y reste (très casanier !). Lutter contre lui dans son environnement est presque impossible, à moins de boucher toutes les fissures des murs et murets de la maison…
Les moustiques vivent à proximité de points d’eau où ils pondent leurs œufs au développement aquatique. Ils sont pratiquement partout (mais rarement à plus de 1 500 m d’altitude) et prolifèrent dès que la température dépasse 20 °C (printemps). Conseil : pour empêcher leur prolifération près des habitations, éviter toute eau stagnante (récipients d’eau, arrosage trop important…).
Dans les 2 cas, seules les femelles piquent pour permettre la maturation des œufs.
Différence de vol
Le phlébotome se déplace par petits bonds, entrecoupé de repos. Le vol est silencieux, à faible hauteur (Conseil : dormir si possible à l’étage) ; il ne sort (et pique) que la nuit, du coucher au lever du soleil (Conseil : éviter de sortir avec son animal le soir). Il ne parcourt pas de longues distances, sauf s’il est emporté par le vent (Conseil : placer un ventilateur dans les chambres pour le repousser). Il ne peut piquer à travers les vêtements (pièces buccales trop courtes).
Le moustique vole avec un petit bruit caractéristique (sauf Aedes, qui est silencieux), en ligne droite, à hauteur de son hôte (Conseil : utilisez les moustiquaires, elles sont très efficaces !). Il pique de préférence à l’aube et au crépuscule (sauf Aedes qui pique toute la journée !). Il n’est pas arrêté par le ventilateur (sauf s’il tourne à pleine puissance, très près de l’hôte !). Il pique de préférence à l’ombre (plus rarement au soleil) et semble attiré par les couleurs sombres (bleu foncé) (Conseil : portez des vêtements clairs et couvrants).
Différence de maladie vectorielle transmise
Pour les chiens et chats seul Phlebotomus est important en Europe, car vecteur de la leishmaniose canine (et féline, maladie émergente), maladie grave souvent mortelle, sans aucun traitement curatif efficace. L’homme peut aussi être infecté via la piqûre de phlébotome (maladie grave) et le chien représente un important réservoir de leishmanies. La prévention des piqûres de phlébotomes est donc primordiale.
Les moustiques des genres Culex, Aedes et Anopheles peuvent tous transmettre des filaires à nos animaux domestiques (et des virus à l’homme). La dirofilariose cardiaque du chien est grave, souvent mortelle et son traitement est difficile. La filariose sous-cutanée peut s’observer chez les chiens et les chats en Europe. Il est donc là encore essentiel de le protéger des piqûres de moustiques.
En conclusion : comment protéger son animal ?
- Limiter les piqûres par des répulsifs en pipette ou colliers actifs sur phlébotomes ET moustiques pendant la saison à risque. Attention les répulsifs à base de perméthrine sont toxiques pour le chat (n’utiliser que chez le chien).
- Bien connaître la durée d’action, parfois différente sur les moustiques et sur les phlébotomes (se renseigner sur la destination de l’animal afin d’adapter au mieux la protection).
- Consulter un vétérinaire avant un départ en zone d’endémie pour lutter contre les maladies vectorielles transmises (indispensable). Un vaccin anti-leishmaniose est disponible chez le chien ; pour la dirofilariose, un traitement préventif larvicide doit être mis en place pendant la saison à risque en commençant 1 mois avant le début de la saison et en terminant 1 mois après la fin.
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