« LA LISTE des exonérations des substances vétérinaire est prête. Nous sommes tous tombés d’accord, il ne manque plus que la signature de l’arrêté et sa publication au Journal officiel », rappelle Jacky Maillet, président de l’Association nationale de la pharmacie vétérinaire d’officine (ANPVO). Cela fait près de trois ans que les services de l’État travaillent sur cette liste avec les pharmaciens et les vétérinaires. Après plusieurs modifications, la nouvelle liste semble contenter tout le monde. Il n’y a aucune raison de différer davantage la signature de l’arrêté qui devrait intervenir sous peu. Claude Andrillon, vice-président du Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL) ne voit ainsi aucun lien entre l’attente de la publication et la prochaine élection présidentielle, « ce texte n’étant pas majeur pour l’avenir de la République française ».
Chacun table sur à peine quelques semaines pour la publication de l’arrêté au Journal Officiel. Les entreprises du médicament sont ainsi sur les starting-blocks, ayant produit de nouveaux conditionnements spécifiques pour la délivrance sans ordonnance par des pharmaciens. « Les laboratoires sont prêts à lancer leurs boîtes de deux comprimés, les campagnes de publicité sont ficelées, cela nous laisse espérer une signature ce mois-ci », note Jacky Maillet. Un changement de taille pour les pharmaciens, mais qui influe peu sur les vétérinaires selon Claude Andrillon. « Le vétérinaire est un ayant droit du médicament vétérinaire mais il ne peut tenir officine ouverte, il ne peut délivrer que pour un animal vu en consultation, contrairement au pharmacien. »
Caricatural et anachronique !
La principale modification de cette liste qui datait de 1986 est la possibilité pour le pharmacien de délivrer des vermifuges oraux sans ordonnance. Sachant qu’une personne sur deux possède un animal de compagnie, c’est un marché de 12 ou 13 millions d’euros qui s’ouvre aux officinaux. Autre modification : la nouvelle interdiction de délivrer la pilule contraceptive pour les chattes et les chiennes, sans une ordonnance vétérinaire. « La totalité de la liste a été toilettée. Des antibiotiques ont été relistés, des médicaments tombés en désuétude ont été retirés », précise Jacky Maillet.
Cette exonération permet de contourner une pratique encore trop courante des vétérinaires, consistant à ne pas remettre d’ordonnance à leur client et à délivrer directement les médicaments. Une affirmation qui fait sortir de ses gonds Claude Andrillon : « C’est caricatural et anachronique ! Aujourd’hui les vétérinaires délivrent une ordonnance ». Pour Jacky Maillet, cette ordonnance existe - et heureusement car sans elle le vétérinaire serait dans une grande insécurité juridique - mais soit elle n’est pas remise à l’éleveur ou au propriétaire d’un animal de compagnie, soit elle est remise en même temps que les médicaments. « Les éleveurs qui la demandent se voient opposer, dans 98 % des cas, un refus. Effectivement, deux éleveurs sur trois préfèrent le vétérinaire comme guichet unique, mais il me semble normal que le 1/3 restant puisse avoir le choix de se procurer, s’il le souhaite, les médicaments prescrits en officine. »
Pour les vétérinaires, cette pratique consisterait à faire une croix sur une partie de leurs revenus, particulièrement liés à la vente de médicaments. C’est pourquoi Jacky Maillet pense qu’il est nécessaire que le vétérinaire impose un honoraire de prescription lorsqu’on leur demande une ordonnance. « Sur le terrain, j’affirme que 9 vétérinaires sur 10 refusent de remettre l’ordonnance à la demande du client. Nous ne contestons pas au vétérinaire le droit de délivrer des médicaments, nous contestons la non-remise de l’ordonnance lorsqu’elle est demandée. Aujourd’hui, la balle est dans notre camp, à nous de faire de la pédagogie et d’inciter les clients à demander leur ordonnance et les vétérinaires à mettre en place un honoraire de prescription. »
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques