TANDIS que l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) planche sur le possible découplage de la prescription-délivrance chez les vétérinaires, le sujet continue de faire débat… chez les pharmaciens. Car pour Jean-Marc Benaiche, de l’Union nationale pour la pharmacie vétérinaire d’officine (UNPVO), si le sujet préoccupe les officinaux, les vétérinaires auraient tout intérêt à se pencher également sur la question. « Tout le monde s’accorde à dire que les vétérinaires doivent réfléchir à un nouveau mode d’exercice qui serait moins dépendant de la vente des médicaments. Il faut simplement s’interroger sur la nature de l’alternative économique. Malheureusement, chez les vétérinaires, personne ne veut aborder la question », regrette le pharmacien spécialisé. Le problème réside dans le fait que les vétérinaires sont convaincus que la remise en question de la délivrance du médicament par leurs soins mettrait en péril leur maillage territorial. Pour Guy Barral, président de l’UNPVO, cette crainte n’est pas justifiée dès lors qu’on s’interroge sur les termes d’une alternative économique : « Il n’est nullement question de priver les prescripteurs d’un juste revenu, ni la population d’un maillage de vétérinaires, qui doivent revenir à la perception d’honoraires pour un acte intellectuel. » L’UNPVO avait d’ailleurs eu l’occasion d’évoquer clairement le sujet, début 2013, lors d’un entretien avec Chantal Belorgey, conseillère de la ministre de la Santé. « Nous serons bientôt en mesure de proposer des modalités de remplacement du revenu en « marge » par un revenu équivalent en « honoraires » pour les prescripteurs, à l’identique des médecins, et conformément aux textes fiscaux en vigueur », avait ainsi fait valoir Guy Barral.
Ce que pense la base des vétérinaires de l’hypothèse d’un découplage prescription-délivrance ? Pour le savoir, « La Semaine Vétérinaire » a mené l’enquête. Résultat ? 8,44 % des vétérinaires sont favorables au découplage. « C’est peu, mais cela représente tout de même environ 1 300 professionnels susceptibles de prescrire des médicaments sans les vendre », note avec un peu de malice Guy Barral. À l’heure où nous bouclons cette édition, le compteur de la pétition publique « Non au monopole des vétérinaires dans la délivrance des médicaments », lancée par son association, affiche déjà 750 signatures.
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