Peut-on arrêter la chute des poils saisonnière ?
Les chats perdent généralement leurs poils tout au long de l’année selon un processus naturel de renouvellement. Ils éliminent les poils morts lors de la toilette. Toutefois 2 fois par an, leur pelage se renouvelle plus intensément pour faire face aux conditions climatiques plus froides (mue d’automne) ou plus chaudes (mue de printemps). Ce processus est physiologique et nécessaire, surtout chez les chats qui sortent et subissent les variations de température extérieure. Il est également très marqué chez les chats à poils longs. Il est donc impensable de l’arrêter, mais il est possible de diminuer la quantité de poils éparpillés dans la maison lors de ces 2 périodes :
Pour les chats à poils longs, le brossage régulier (1 à 2 fois par semaine toute l’année et 1 fois par jour en période de mue) permet de retirer un grand nombre de poils morts et de faire « respirer » la peau, ce qui évite l’accumulation de saletés et parasites et la formation de nœuds impossibles à démêler. Le brossage permet aussi de vérifier l’état de la peau (présence de pellicules, de croûtes…) et de s’apercevoir si l’animal présente un problème cutané plus important nécessitant une consultation chez le vétérinaire. En période de mue, le brossage avec une brosse douce ne suffit pas à retirer l’ensemble des poils. L’idéal est d’utiliser quotidiennement une étrille pour chat et d’associer une fois par semaine un brossage avec une brosse plus spécifiquement adaptée à la période de mue (par ex. celle de la marque Furminator, à passer uniquement dans le sens du poil et sans appuyer pour ne pas risquer de blesser le chat, et pas plus d’une fois par semaine car elle retire énormément de sous-poils et pourrait finir par en retirer « trop » !).
L’administration de levure de bière dans l’alimentation peut également, non pas ralentir la chute, mais favoriser la repousse d’un poil soyeux et brillant (en plus de rééquilibrer la flore intestinale du chat). Un certain nombre de laboratoires vétérinaires proposent des préparations spécifiquement félines (ex. Keravita/Dermoscent, Comprimés levure de bière/Beaphar, Comprimés levure de bière/Francodex, etc.). Il faut cependant demander l’avis du vétérinaire auparavant pour s’assurer de l’absence de contre-indications (âge de l’animal, état de santé…).
Enfin, certaines spécialités à application cutanée riches en acides gras essentiels (Oméga 3 et 6) et/ou huiles essentielles peuvent contribuer à limiter la chute de poils (ex. : Essential 6/Dermoscent).
Mon chat vomit des boules de poils (trichobézoards). Que faire ?
En période de mue, les chats utilisent leur langue râpeuse pour débarrasser leur peau des poils morts en les avalant. Normalement, ils sont dégradés par les acides gastriques et éliminés dans les selles. Toutefois, s’il y en a énormément (chats à poils longs ou très denses), ils finissent par s’agglutiner en boules mélangés aux aliments et ne peuvent être éliminés par les voies naturelles. Le chat s’en débarrasse alors en les vomissant ! Si l’épisode est isolé, ce n’est pas grave (juste légèrement dégoûtant !), mais si les vomissements se répètent, l’appétit peut être affecté et l’état de l’animal peut se dégrader. De même si les boules de poils sont trop compactes et passent au niveau intestinal, une occlusion peut survenir. Il est donc important en période de mue de bien brosser l’animal régulièrement, de lui fournir une alimentation équilibrée ayant suffisamment de fibres pour faciliter le transit naturel. Certaines préparations sous forme de pâte ou de comprimés contenant des laxatifs (ex. : Laxidéal pâte/Clément-Thékan, Laxatif comprimé/Biocanina) peuvent permettre de faciliter l’élimination des trichobézoards (toutefois il est bien nécessaire de s’assurer que ces vomissements n’ont pas d’autres causes ou qu’il n’y a pas de risque d’occlusion). L’herbe à chat est également très intéressante pour éliminer les trichobézoards.
Est-ce que la chute des poils est toujours liée à la mue ?
Non. Lors de l’observation d’une importante chute de poils en dehors des périodes de mue (et même pendant ces périodes), il faut commencer par s’assurer :
De l’absence de parasites (puces en particulier) qui entraînent des démangeaisons et, par conséquent, des lésions de grattage avec perte de poils. Dans ce cas, un traitement antiparasitaire régulier (en fonction du produit choisi, il peut être mensuel ou à intervalle plus étendu) peut réduire cette chute non saisonnière. La première question à poser est donc de savoir si un traitement antipuces a bien été administré, et ce, même en hiver, car les gens ont tendance à se dire qu’il y a une trêve hivernale des parasites ! De l’absence d’un problème d’allergie (c’est souvent le cas lors d’allergie aux piqûres de puces (DAPP), qui nécessite en plus du traitement symptomatique, un traitement antiparasitaire de l’animal et de la maison). De l’absence d’une localisation corporelle particulière : par exemple en cas de déséquilibre hormonal l’alopécie peut être localisée sur les flancs ou l’abdomen ; en cas de teigne, elle peut former des dépilations arrondies, plutt sur la tête ou les oreilles… il est donc important de conseiller une consultation vétérinaire dans ce cas pour vérifier que la chute de poils n’a pas une origine parasitaire (d’autant que certaines parasitoses sont des zoonoses) ou endocrinienne.
De l’absence de trouble de l’anxiété ou de stress : un chat anxieux pourra calmer son anxiété en se toilettant de manière exagérée ou en s’arrachant ses poils. Dans ce cas, la chute de ses poils pourra être stoppée par un traitement comportemental ou en éliminant la source du stress.
En conclusion, quels produits est-il intéressant de conseiller pour limiter une chute de poils physiologique excessive ?
Une étrille et une brosse spécifique pour la mue, adaptée aux chats (poils longs, poils courts) ; Des antiparasitaires efficaces contre les puces en particulier, en rappelant l’intérêt d’un traitement continu tout au long de l’année ; Des compléments alimentaires à base de levure de bière pour un pelage soyeux ; Des produits laxatifs pour faciliter l’élimination des trichobézoards.
Sans oublier de toujours renvoyer vers une consultation vétérinaire en cas de doute sur la raison de la chute de poils (hors mue et puces).
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