- Karine ? Quel plaisir de te voir ! , s’écrie Juliette en voyant son ancienne titulaire entrer dans la pharmacie.
- Tu vois, il m’arrive de temps en temps de sortir de la pharmacie du Marché pour aller voir des consœurs.
Après l’avoir embrassée, Karine regarde la jeune femme :
- Tu as l’air en pleine forme.
– Viens dans le bureau, nous serons plus tranquilles, répond Juliette. J’ai juste une petite consigne à donner à Paul. Une ordonnance de sortie hospitalière totalement incompréhensible…
– Il est bien ce nouvel adjoint ?
Juliette lève le pouce et fait un clin d’œil en guise de réponse. Lorsqu’elle rejoint Karine dans le bureau, cette dernière est au téléphone.
– Depuis que je suis députée, le téléphone n’arrête pas de sonner. Mon attaché parlementaire m’appelle trois à quatre fois par jour.
– Au moins, je pourrai témoigner qu’il ne s’agit pas d’un emploi fictif, plaisante la jeune femme. Qu’est-ce qui t’amène ici ?
– Tu cherches toujours une rayonniste, qui bosse bien et qui soit fiable ?
– Oui, plus que jamais. Si je veux que mes préparateurs s’épanouissent dans les nouvelles missions que je leur ai confiées, je dois leur libérer du temps. Mais je t’avoue que les candidatures ne se bousculent pas.
Karine lui tend une feuille.
– Elle s’appelle Louna Ridoux. C’est une de nos clientes. Elle est travailleuse, mais sa situation est particulièrement précaire depuis quelques mois. Des accidents de la vie : licenciement, séparation… elle a du mal à s’en relever. Mais elle garde confiance.
Juliette regarde le CV :
– Elle n’a pas d’expérience en pharmacie…
– Non mais elle apprend vite. Et puis nous lui avons proposé une formation d’assistant technique, financée par France Travail.
– Tu joues les Samaritains ?
– Cette fille vit dans une caravane avec son fils. Elle a accepté de nous faire confiance. J’ai activé mes contacts pour qu’elle dispose d’un logement social digne. Maintenant, il faut lui trouver du travail.
- Je vais la rencontrer. C’est chouette ce que tu fais.
Soudain, Juliette se lève et se précipite vers la porte pour sortir :
– Excuse-moi, je reviens dans 2 minutes.
– Je dois partir de toute façon. Ça va ?
– Je suis un peu barbouillée depuis ce matin, mais rien de sérieux.
De retour dans sa pharmacie, Karine tombe nez à nez avec Julien et Christèle. Ils ont l’air embarrassés.
– Il n’y a rien sur Asafo, dit le pharmacien en scrutant l’écran de l’ordinateur.
Dans l’espace client, on entend un homme hurler :
– Redonnez-moi mon ordonnance. Si vous ne voulez pas me donner mon médicament, j’irai voir ailleurs.
– Qu’est-ce qu’il se passe ?, demande Karine.
– Patient sous tramadol avec une ordonnance faite pour 3 mois, et non sécurisée.
– L’ordonnance sécurisée ne sera pas obligatoire avant le 1er mars finalement, donc où est le problème ?
– Oui, on sait. Mais Nicole n’avait pas compris que cette mesure était reportée, poursuit Julien. Bref, ça a commencé à énerver le patient. L’autre problème, c’est que selon le patient, son ordonnance est à renouveler.
– Et tu as un doute ?
– Oui. Parce la mention « à renouveler 2 fois » a été ajoutée à la main, répond Christèle. Ça sent l’ordonnance trafiquée.
– J’appelle le médecin. Vivement l’ordonnance numérique, dit Julien.
(à suivre…)
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